
Depuis quelques jours, les embouteillages sont monstres du côté des 67 Ha. Hier, à cause de la réfection des routes, certains axes sont coupés créant ainsi des bouchons à l’infini. Au fil du temps, on finit par s’y habituer tout en ayant ras-le-bol. Finalement, que pouvons-nous espérer d’autre? Il faut vivre avec pour l’instant et attendre la bonne volonté des responsables.
Mais de l’autre côté de la rue, sur le chantier, une toute autre réalité règne, d’autant que la pluie n’a pas été au rendez-vous. Les bruits des engins effectuant leur va et vient un sur tronçon bien limité, retentissent. Les travaux battent leur plein devant un public qui semble prendre tout son temps. En fait, bien assis dans l’ordre tout au bord du trottoir, des spectateurs curieux voir même charmés assistent au rafistolage des trous béants au milieu de la chaussée. Comme si c’est pour la première fois de leur existence qu’ils voient un tel déploiement d’engins.
A vrai dire, le tableau leur rappelle le paysage d’un souvenir assez lointain, du temps où « construisons nos routes » fait partie des slogans-phares du régime Ravalamonana. La capitale faisait l’objet de grands travaux d’extension et de construction des nouvelles voies et boulevards. Les routes du marais Masay, du By-pass, ainsi que le boulevard de l’Europe étaient parmi les projets de construction routière concrétisés.
C’était du temps où le développement du pays passait par la route. Mais il suffisait d’un pont de Transition pour dévier la direction et entreprendre une véritable traversée du désert. Ces chemins-là…étaient semés d’embuches disait-on dans le temps, expression qui à l’heure actuelle a tout son sens devant le mauvais état des routes et la galère des automobilistes. Avec humour et parfois en ironisant, certains bloqués dans un embouteillage dû aux nids-de-poule, n’hésitent pas à rappeler ces termes sans oublier l’autre argumentation dénigrer la réalisation de Ravalomanana : la route n’est pas comestible.
Avant de se projeter dans l’avenir en annonçant des projets titanesques comme la construction des autoroutes à graver dans les mémoires le moment venu, peut-être qu’il faut considérer le contexte présent. Car quand la gabegie et le laxisme réveillent de bons souvenirs, paradoxalement, cela ne présage rien de bon en vue des prochaines élections.
Andry Rabeson
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