
Le football malgache n’ira pas loin. Ce n’est pas une malédiction, mais une réalité. Nombreux facteurs entrent en jeu dans le déclin de cette discipline. Mais le plus important est que nous sommes encore un pays pauvre, nous n’avons pas notre place dans la cour des grands en la matière. La pauvreté n’est pas seulement un état, c’est aussi un obstacle à tout, notamment à la réussite d’une entreprise, même si cela se joue sur le terrain comme le football.
Le manque de moyens financiers est, entre autres, un des obstacles majeurs auxquels se heurte le ballon rond malgache. La difficulté à réunir les fonds nécessaires lors des déplacements de l’équipe nationale à l’étranger est une réalité bien connue de la plupart de ceux qui ont été retenus dans la sélection nationale ces 20 dernières années. Faute de moyens, il fut même un moment où la participation du pays à des compétitions internationales a été suspendue.
Lors de la dernière sortie des Barea de Madagascar au Sénégal, dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2018 en Russie, ce problème qui relève de la pauvreté, voire de la difficulté financière de l’équipe nationale a déjà été soulevé. La sélection nationale a failli ne pas s’y rendre. Mais pour éviter les éventuelles sanctions et dans l’espoir de voir un miracle se réaliser, la bande à Franck Rajaonarisamba a dû s’envoler, même si l’on connaissait déjà les résultats de la rencontre : la défaite.
Mamy Gervais, Carolus, Faneva Ima, Voavy Paulin et d’autres internationaux malgaches évoluant dans des clubs professionnels d’Afrique peuvent jouer sans aucune pression, agir car animés par leur fierté et leur appartenance au pays. Mais ceux qui n’évoluent qu’au niveau national, au sein des clubs nationaux, ne touchant qu’un salaire symbolique dans leur club respectif, peuvent très bien être sensibles à toutes les tentations qui pourraient les enrichir vite, en dépit du déclin de leur discipline de prédilection : le football.
La corruption sous toutes ses formes règne dans le milieu sportif, et n’épargne pas les importantes institutions mondiales comme la Fifa, et croyons-le, ce ne sont pas les pauvres petits joueurs talentueux malgaches, ni les sélectionneurs nationaux qui ne gagnent presque rien qui vont refuser des présents en toute discrétion. Effectivement, la vie ne fait pas le fou…t, et vice-versa, le foot ne fait pas la vie, du moins dans le contexte actuel à Madagascar.
Vonjy M.
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