Madagascar est l’un des rares pays disposant d’un système de surveillance des fièvres qui fonctionne depuis plusieurs années. Toutefois, le pays a été confronté à plusieurs reprises à des épidémies majeures aux conséquences sanitaires et socio-économiques importantes. Il en est ainsi des épidémies de paludisme, de dengue, de chickungunya, ou de peste. Face à cette situation, 73 agents communautaires ainsi que 54 responsables de centres de santé de base ont bénéficié d’un renforcement de capacité en matière de collecte de données à travers l’utilisation de la technologie « Androïd » le mois dernier.
Les maladies ayant été identifiées pendant la journée sont saisies dans un questionnaire. Par la suite, il suffit d’appuyer sur un bouton pour que ce questionnaire soit transformé en SMS et envoyé dans les ordinateurs de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) pour des analyses automatiques et une détection de seuil épidémique. L’ordinateur génère un SMS qui est automatiquement renvoyé à tous les membres de ce réseau afin de les informer sur leur situation épidémiologique, ainsi que la situation sur le réseau national. Cette application est développée par des ingénieurs malgaches. Elle n’a pas besoin d’accès à l’Internet afin d’en faire bénéficier les zones enclavées.
Ce réseau de surveillance permettra de suivre les tendances de la morbidité et de la mortalité attribuables au paludisme et aux autres pathologies. On pourra par la même occasion en déduire les impacts des luttes menées. A l’heure actuelle, les épidémies telles que le paludisme, la grippe, le choléra, la poliomyélite et les arboviroses font l’objet de surveillance au sein du réseau. Les données de ce système ont permis à l’IPM de prédire l’importance de la morbidité par le paludisme à l’échelle du pays.
Dimisoa