Les prévisions d’importation de riz ont diminué de plus de 50 % comparée à l’importation de l’année dernière. Une situation qui étonne plus d’un, compte tenu des récentes intempéries ayant ravagé des milliers d’hectares de terrain de culture et endommagé plus de 25 % des rizières. Entre juillet 2014 et juin 2015, Madagascar a importé un peu plus de 220 milles tonnes de riz contre plus de 550 milles tonnes jusqu’en juin 2014, selon les données du Réseau des observatoires ruraux à l’Observatoire du riz (Ror/OdR).
Malgré tout, le cours du riz a baissé entre juillet et décembre 2014 comparé à celui de 2013. Selon les explications de Rivolala Bezaka, responsable du Ror/OdR, l’augmentation de la production durant la saison 2014 a entraîné cette baisse. Le prix du riz est demeuré stable effectivement jusqu’en décembre de l’année dernière. La stabilité du cours sur le marché international a également joué sur le maintien du prix car la variation de prix a tourné autour de 0,1 %.
C’est mieux, mais moins bien qu’espéré. Depuis le début de cette année, les intempéries et inondations ont quelque peu entraîné l’augmentation des prix au niveau des marchés. Mais après la récolte, le prix est revenu à son niveau de décembre. D’après toujours l’OdR, la production de l’Alaotra et de Marovoay ont augmenté grâce au « vary jebo » et « vary ririnina » qui ont comblé le gap de production suite aux intempéries et inondations du début de l’année.
Manque d’informations
La hausse des prix dans les prochains mois semble toutefois inévitable. Madagascar ne peut pas encore déterminer la quantité de riz à importer cette année, selon toujours l’OdR. La quantité de riz à importer dépend effectivement de la production de cette année, notamment des zones productrices.
Le manque d’informations sur l’évolution des prix dans l’ensemble des districts risque de causer une fluctuation voire une hausse incontrôlable des prix sur le marché. Comme l’a expliqué Rivolala Bezaka, l’OdR fait actuellement face à un problème de financement alors qu’il sert d’outil de prise de décision. Plusieurs entités se réfèrent aux données de l’observatoire pour réguler le prix sur le marché, allant des producteurs aux grossistes et détaillants, en passant par les opérateurs œuvrant dans le domaine. Comme en 2008, les données de l’OdR ont permis d’élaborer une stratégie pour atténuer les méfaits de la crise alimentaire mondiale.
Le Plan d’action pour le développement rural (PADR), à travers son système d’information sur le secteur rural, a présenté hier le « Bilan du marché du riz et des produits de première nécessité », développé par l’OdR, et suivi par la restitution des « Résultats de la campagne Ror 2014 ».
Arh.