![P1020339]()
Sept mille lignes de produits sont éligibles dans le cadre de l’African growth and opportunity act, mieux connu sous l’acronyme Agoa. En ce qui concerne Madagascar, il est encore difficile d’atteindre une certaine diversification des produits destinés à l’exportation vers les Etats-Unis. Le pays ne peut pas encore répondre aux besoins des consommateurs américains, notamment en termes de quantité. Jusqu’à présent, Madagascar a exporté principalement des produits textiles et vestimentaires vers le marché américain.
Depuis la reprise officielle de l’accord de marché préférentiel Agoa, l’année dernière, 19 entreprises malgaches ont actuellement obtenu l’agrément pour exporter vers les Etats-Unis.
En 2008, il y a eu plus d’expéditions admissibles dans le cadre de l’Agoa en partance de Madagascar que de tout autre pays éligibles à cet accord commercial préférentiel. Les exportations se sont chiffrées à un total de 280 millions de dollars, rien que pour cette annéeClà. Et lorsque l’accès en franchise de droits en vertu de l’Agoa est entré de nouveau en vigueur vers le début de cette année, les exportateurs malgaches ont produit près de 4,5 millions de dollars d’exportation en quatre mois.
Entre janvier et avril 2015, 26.192 emplois ont été créés pour 19 entreprises éligibles, tandis que les exportations se chiffrent en quantité, à 743 mille tonnes, pour une valeur de 4,5 millions de dollars. Selon les statistiques de la direction générale des Douanes malgaches, Madagascar a exporté plus de 4 millions de tonnes de marchandises, pour une valeur de près de 53 millions de dollars, au cours des trois premiers mois de 2009.
Certes nous sommes encore loin des performances de l’année 2008 mais le gouvernement s’engage à accompagner le secteur privé dans cet élan. Jusqu’à présent, Madagascar a exporté principalement des produits textiles et vestimentaires dans le cadre de l’Agoa. Mais avec l’éventuelle prorogation de l’accord de coopération, Madagascar pourra diversifier ses productions et multiplier ses volumes d’exportation dans la mesure où plus de 7.000 lignes de produits sont éligibles à l’Agoa.
Madagascar, 10è pays exportateur
Parmi les pays exportateurs vers le marché américain, Madagascar est classé au 10è rang. L’Afrique du Sud, avec ses minéraux et ses produits destinés aux transports, notamment les véhicules roulants et accessoires, tient la première place parmi les pays exportateurs. Elle est talonnée par le Tchad et l’Angola, avec leurs produits pétroliers. Les minéraux, le textile et habillement, les voitures et accéssoires sont les produits les plus cotés actuellement sur le marché américain et bénéficiant des faveurs de l’Agoa. Les produits alimentaires et agricoles ont par contre encore du mal à percer le marché.
Groupement d’entreprises, facilitateur des opérations d’exportation
Le ministre de l’Industrie et du développement du secteur privé, Narison Rafidimanana a affiché son optimiste quant à la poursuite de l’Agoa. Néanmoins, il ne cache pas son inquiétude pour l’avenir des entreprises malgaches, peu compétitives. Les opérateurs font face à d’autres obstacles, comme la non-maîtrise de la langue anglaise, la méconnaissance des procédures d’exportation et l’habitude de consommation du marché américain, mais surtout la logistique. Le ministre encourage, pour y remédier, les petites entreprises à se regrouper en coopératives pour bénéficier du régime préférentiel vers le marché américain. Celles-ci doivent assurer une certaine quantité et qualité de production pour compétitives.
Le regroupement des PME et TPME reste de mise
Jusqu’ici le moyen le plus efficace pour y parvenir reste la facilitation des procédures d’importation et l’achat de matières premières, surtout quand les opérateurs sont contraints de les importer, comme l’a souligé un expert américain. Ce dernier a apporté un exemple concret avec les produits dérivés du cuir qui sont vendus très cher, mais pour lesquels Madagascar ne dispose pas de matières premières suffisantes dans la mesure où il exxiste peu d’industries du cuir dans le pays. A vrai dire, les exportateurs malgaches pourront simplifier les procédures d’importation de ces matières premières en se regroupant.
Instaurer une nouvelle ligne de transport
L’acheminement des produits par voie maritime, du port de Toamasina vers les ports américains, compte plus d’une cinquantaine de jours. Les bateaux doivent passer par des hubs puisqu’il n’y a pas de lignes directes. « Mais après négociations avec les transporteurs maritimes, ce délai a été réduit à trente jours », dit le président de l’International board of Madagascar (ITBM)., lors de la journée consacrée à l’Agoa, en avril dernier. En effet, les opérateurs malgaches ont entamé des négociations avec l’Afrique du Sud en vue d’instaurer une nouvelle ligne passant par Durban.
Malgré ces obstacles, les échanges commerciaux entre les deux pays s’améliorent. Depuis janvier, le volume des échanges s’est élevé à 38 millions de dollars, d’après le ministre du Commerce et de la consommation. Sur ce montant, 3 millions de dollars ont été réalisés dans le cadre de l’Agoa. Les épices telles que la vanille, le girofle et le café, mais également les produits miniers comme le nickel, le cobalt et l’ilménite ont des parts importantes. En ce qui concerne, les épices, les exportations se font à travers des traders présents dans divers pays comme la Hollande. Ces traders importent de Madagascar avant de réexporter, car ce sont eux qui connaissent le marché. C’est une compétence que le secteur privé doit maîtriser.
Extension pour 10 ans de l’Agoa
Le projet de loi sur la porogation de l’African growth and opportunity act (Agoa) pour 10 ans devra passer en session parlementaire au Congrès américiain à la fin de ce mois de mai. Cette loi prévoit une extension de 10 ans. C’est ce qu’on a apris de l’Ambassade américaine, samedi dernier, lors de la conférence de presse organisée par le ministère de l’Industrie et du développement du secteur privé sur la loi Agoa, en vue de la Foire internationale de Madagascar (Fim).
D’ores et déjà, l’ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar, Robert Yamate, a fait savoir que les performances réalisées annoncent l’existence d’un potentiel qui est amené à être développé. « Ces résultats nous donnent de l’espoir quant au développement des échanges entre les deux pays », affirme-t-il en ajoutant qu’il appuie l’extension de l’Agoa auprès du chef d’Etat américain, Barack Obama.
« La législation en vigueur autorisant l’Agoa va expirer au mois de séptembre prochain. Heureusement, la prolongation de l’Agoa est une priorité majeure pour le président Obama et la législation bénéficie d’un soutien des deux parties dans les deux Chambres du Congrés américain, et un projet de loi pour étendre l’Agoa a déjà commencé à faire son petit bout de chemin le long du processus législatif », lance-t-il souvent à la presse.
Renforcement au niveau des Douanes
Madagascar cherche effectivement à diversifier ses offres exportables vers le marché américain. Certaines mesures et procédures strictes doivent toutefois accompagner l’entrée des nouveaux produits malgaches sur le marché américain. Ceci pour éviter les transbordements et écarter les contrefaçons. Ces pratiques se traduisent par l’entrée au pays des produits provenant des pays non bénéficiares de l’Agoa, qui seront ensuite exportées vers les Etats-Unis pour bénéficier de l’exonération de droits de douanes. Aucun cas de transbordement, du moins jusqu’à ce jour, n’a été signalé à Madagascar bien que ces infractions existent bel et bien dans certains pays membres.
Depuis la semaine dernière, une vingtaine d’agents des douanes malgaches suivent une formation dispensée par un spécialiste du commerce international auprès de l’US Customs and border protection, par le biais de l’Ambassade des Etats-Unis à Madagascar. Une formation qui, entre autres objectifs, aidera l’administration douanière malgache à renforcer les mesures anti-transbordements.
Les douaniers travaillant au sein des ports où vont partir les lignes de produits doivent ainsi se mettre à niveau pour contrôler les produits et remplir les paperasses. Les douanes malgaches ont ouvert officiellement, le 15 décembre 2014, neuf bureaux pour traiter les opérations d’exportation à travers l’,Agoa à savoir Antanimena, Mamory Ivato,, Antsirabe, Toamasina, Mahajanga, Antsiranana, Taolagnaro, Toliara. Quelques bureaux ne sont pas attitrés par l’Agoa mais vont l’être avant la fin de l’année, d’après le directeur général des Douanes.
Eclaircie sur l’industrie
Malgré ces difficultés à surmonter, l’éventuelle extension de l’Agoa pour dix ans se présente comme une éclaircie pour l’industrie malgache en général. Certes Madagascar s’est jusque-là focaliser sur le textile et l’habillement. Mais, la possibilité de diversification des produits constitue une opportunité d’affaires pour les entreprises et industries malagches.
Si le secteur de l’agrolaimentaire demeure jusque-là peu exploité, l’éventuelle réouverture de l’usine Tiko pourrait bien amener le secteur à se mettre aux normes internationales. Idem pour l’artisanat d’art. Comme le disent effectivement quelques opérateurs, il nous appartient de faire en sorte que l’on puisse faire un travail d’amélioration de notre production, spécifier notre filière, et ce avec la multitude de setcurs d’activités exploitables dans le pays.
Samy R.