
Au moment où la tension politique semble plus que jamais vive, voir une personnalité telle que le pasteur Lala Rasendrahasina, président de la FJKM, parmi les têtes pensantes de la réconciliation nationale menée par le FFKM, convoquée par la police devient très vite un sujet d’actualité.
Le fait que ce n’est pas la première fois que le président de la FJKM a eu maille à partir avec les forces de l’ordre, a en quelque sorte vite fait de dramatiser la situation. L’après-midi du 17 mars 2009 à l’Episcopat d’Antanimena n’est plus à remémorer. Du coup, quand une personne connue dans le milieu « politique » est convoquée par la police, il y a de quoi s’interroger. De plus, plusieurs témoins ont vu Lala Rasendrahasina se rendre au commissariat central à Tsaralalana, hier.
Nul n’est au-dessus de la loi et tout citoyen digne de ce nom mérite de recevoir une convocation émanant des forces de l’ordre en cas d’infraction. Mais la présence du pasteur au commissariat a étonne plus d’un. L’information s’est répandue comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Illustre inconnue derrière une vitre fumée
A l’origine de la convocation, le pasteur Rasendrahasina dans son véhicule 4×4 a fait l’objet d’un contrôle inopiné par un agent de la police du côté d’Ankorondrano. Joint au téléphone, le président de la FJKM a déclaré que « Je ne sais pas si cela s’appelle une convocation mais effectivement j’ai été invité à me présenter au commissariat. Un agent de police responsable de la circulation a effectué un contrôle de routine constatant les vitres fumées de mon véhicule. Etant donné que les véhicules à vitres teintées ou fumées nécessitent une autorisation spéciale et que l’agent en question ne me connaissait pas, il m’a demandé de rejoindre le poste de police afin de régler le problème avec ses supérieurs ».
Le chef d’Eglise au sein du FFKM a alors obéi et rejoint le commissariat central. Selon ses explications, les forces de l’ordre procèdent actuellement à un contrôle systématique des voitures à vitres teintées ou fumées. Insécurité oblige. Pour dire que le document autorisant les vitres fumées doit figurer parmi les papiers du véhicule. Le cas échéant, les forces de l’ordre sont dans l’obligation d’emmener le conducteur à la centrale de police.
Suite à cette convocation et après une heure d’entretien, le pasteur Lala Rasendrahasina a été invité à se régulariser auprès du département des transports.
Nadia
Réconciliation et collaboration
Profitant de cette discussion téléphonique, le pasteur Lala Rasendrahasina a touché mot de la réconciliation nationale, pour expliquer où en est le processus. D’après lui, les prochaines démarches dépendront de la mise en place du nouveau Conseil pour la réconciliation nationale (CNR) mais surtout de l’adoption du projet de texte sur la réconciliation nationale.
« Certains des concepts et des recommandations lors des assises nationales d’Ivato en 2015 ont été repris par le comité d’experts dans l’élaboration du texte sur la réconciliation nationale, remis en novembre dernier au président de la République. Le FFKM n’a pas encore eu vent de ce texte, cependant nous savons que la question de la concrétisation de la vraie réconciliation a été mise en exergue. Parmi les sujets abordés l’indemnisation des victimes, leur réinsertion… ».
Ce texte sera soumis à l’adoption des parlementaires durant les prochaines sessions. D’après le chef d’Eglise, une coopération entre le FFKM et le CNR est concevable après la mise en place de ce dernier. Cependant, le FFKM n’envisage pas d’intégrer cette structure. « Il ne nous convient pas de faire partie du Conseil d’autant que ses membres seront sûrement désignés », a conclu le pasteur Lala Rasendrahasina.