De source non-officielle, il semblerait que la réunion entre les opérateurs pétroliers et les représentants de l’Etat hier ait été annulée. Avec les pétroliers qui campent sur leur position, il est plus que certain que la marge de manœuvre de l’Etat soit limitée. Entre la question d’imposer une décision et celle d’accorder davantage de subventions ? Sur laquelle tranchera l’Etat ?
Le silence radio semble maintenu autour de la réunion de concertation qu’il y a entre les opérateurs pétroliers. Est-ce par souci de ne pas semer la panique auprès de la population que le déroulement de la rencontre est tenu secret ? En effet, il semble clair que la vie économique de la population en dépend, notamment l’union des transporteurs aussi bien nationaux qu’internationaux. Pas plus tard que lundi dernier, après que Total ait augmenté le prix de ses carburants avec 3.240 Ar pour le prix de l’essence, 2.730 Ar le gasoil et le pétrole à 2.150 Ar, suivi deux jours après par Shell avec des tarifs davantage plus chers avec 3.370 Ar pour l’essence, 2.730 pour le gasoil et 2.130 Ar pour le pétrole, l’union des transporteurs s’est à son tour manifestée. Même sur l’augmentation de ces tarifs, chaque compagnie ne semble pas se mettre d’accord. Et malgré une décision prise avec le premier ministre Omer Beriziky et à l’issue de laquelle, il a été prévu que la compagnie Total allait remettre ses prix à l’avant augmentation, rien ne fut fait jusqu’alors. Après des années de gel de prix, les opérateurs annoncent qu’ils n’en peuvent plus et se disent excédés par le blocage de prix imposé par l’Etat. Avec près de 100 milliards de déficit financier, les compagnies annoncent qu’elles sont à bout et au bord de la faillite.
Plus de 100 Mds d’ariary de manque sur le Fer
Toujours de source non-officielle, on annonce que depuis le blocage des prix, une partie du fonds d’entretien routier (Fer) a été suspendue, information confirmée par les pétroliers eux-mêmes. Pour la plupart d’entre nous, ce montant s’élève aujourd’hui à plus de 100 Mds d’ariary. La situation est grave si l’on juge les réactions de chaque partie. D’un côté, les pétroliers qui ne veulent pas fléchir et de l’autre l’Etat qui limite les dégâts. Deux solutions s’offrent à ce jour à l’Etat pour éviter l’inflation et la panique au sein de la population, assez alourdie par tous les soucis de la crise : imposer une décision comme lors du gel des prix ou renforcer les montants des subventions pour que les entreprises ne se retrouvent pas perdantes. Difficile dilemme que celui de trancher dans une situation aussi compliquée. Affaire à suivre.
Ravo F.