Le Grand Sud est fortement affecté par la sécheresse à cause de l’insuffisance des pluies depuis le mois de décembre. Dans le district de Bekily, 15 communes sur 19 sont touchées par l’insécurité alimentaire et aux dernières nouvelles, la sécheresse et la famine ont fait des victimes.
La situation est très préoccupante dans les régions Androy et Anosy, notamment dans le district de Bekily, nécessitant des interventions d’urgence afin d’amoindrir les dégâts pour ne citer que les pertes en vies humaines. D’après les informations reçues, la famine a fait 98 morts à Bekily. Pour le moment, le responsable du Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam) chargé des sites d’Ambovombe et d’Amboasary, Enrique Alvarez, et celui du fonds des Nations unies pour l’Agriculture et l’alimentation (FAO), Victorien Raobsoamanitrandrasana, ne peuvent pas se prononcer sur le nombre exact des victimes de l’insécurité alimentaire, voire de la famine. «Il se pourrait que des personnes meurent à cause de la famine mais leur décès serait lié à des pathologies médicales ou combiné avec d’autres phénomènes sociaux», ont-ils expliqué.
Les informations y afférentes restent à vérifier à partir d’une enquête qui sera réalisée dans les deux régions concernées par la sécheresse afin d’évaluer les besoins des populations et de recenser le nombre des victimes. En revanche, du côté du Bureau national de la gestion des risques et catastrophes, le bilan provisoire fait état de 103 morts dont 98 ont été recensés dans le district de Bekily, trois à Tsihombe et deux à Beloha. A partir de ce jeudi, le BNGRC prévoit d’acheminer des vivres vers les communes rurales d’Andalatanosy (3.000 personnes), Beloha (5.000), Tsihombe (7.000), Amboasary Atsimo (2.500), Ambovombe Androy (3.000) et Betroka (7.000). Et ce, en attendant la réunion du groupe (Cluster) Sécurité alimentaire qui se tiendra du 5 au 6 février à Taolagnaro pour discuter des interventions à entreprendre.
Perte agricole
15 sur 19 communes du district de Bekily sont très touchées par la sécheresse à cause de l’insuffisance des pluies depuis le mois de décembre. «Les populations n’ont plus accès aux vivres à défaut de moyens financiers car la récolte pour la saison culturale a été détruite», toujours selon ces responsables. Alors que pour la campagne agricole 2014-2015, le ministère de l’Agriculture par le biais de la distribution des semences pour une superficie de 6.000 hectares, a prévu une production de 20.000 tonnes de riz, 12.000 tonnes de maïs et 550.000 tonnes de manioc. Mais tout est perdu à cause de la sécheresse. Toutefois, les populations gardent de l’espoir pour la prochaine culture de contre-saison à partir du mois de mars.
Hausse des prix du PPN
Les commerçants profitent de la situation pour augmenter le prix des PPN. A titre d’exemple, le manioc se vend à 1.000 ariary le kilo contre 200 ariary avant la période de soudure à Bekily et a atteint 2.000 ariary à Tsihombe. Le kapoaka du riz est de 600 ariary s’il était à 400 ariary auparavant à Ampanihy et Ambovombe. A cause de l’insuffisance des pluies, l’eau se raréfie et se vend très chère à raison de 1.000 ariary le bidon de 20 litres contre 400 ariary avant la sécheresse dans les districts de la région Androy. En principe, le Grand Sud a besoin de 400 mm de précipitations par an mais jusqu’à présent, la quantité des pluies n’est que de 100 mm. A ce phénomène climatique s’ajoute le vent littoral fort qui détruit aussi les champs de culture.
Bref, la situation est alarmante dans le Grand Sud et risque d’engendrer des impacts sur l’état nutritionnel des populations si aucune mesure d’urgence n’est prise dans les plus brefs délais.
Noro Niaina