
Ambitieuse. La nouvelle chef de la diplomatie malgache a enfin pris ses fonctions. A l’instar du président de la République et du Premier ministre, ses déclarations laissent entrevoir un chamboulement au sein d’un département censé représenté l’image du pays. Suite à l’accomplissement de sa mission dans l’organisation des scrutins de 2013, elle sera certainement capable de mener à bien cette nouvelle mission. A condition évidement qu’elle aura les coudées franches dans l’exécution de son devoir envers la nation.
Il faut reconnaître que les cinq années de crise ont offert une occasion étonnante aux différents responsables du pays de placer des amis, sans tenir compte de leurs compétences, dans divers représentations du pays à l’étranger. C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des pays africains. Le copinage, le clanisme, les nombreuses recommandations et les dessous de table sont pour la plupart du temps l’image fournie par certaines représentations africaines à tel point que les relations sont très exécrables entre les communautés à l’étrangers et les missions diplomatiques, plus soucieuses de la recherche du profit, du bien matériel, financier…, plutôt que de satisfaire les innombrables besoins de la diaspora.
C’est dans ce contexte que la chef de la diplomatie entreprend sa nouvelle fonction. Dans le but de renforcer la présence de Madagascar sur la scène internationale, elle a annoncé faire l’état des lieux et le ménage. Une initiative louable à plus d’un titre. Avec comme ambition, l’amélioration de la présence malgache sur l’échiquier mondial, la ministre devra trouver les bonnes personnes pour atteindre l’objectif fixé. Ce qui n’est pas une mince affaire au moment où les chercheurs de sièges dorés se multiplient à une vitesse vertigineuse.
Les défis apparaissent d’autant plus énormes que plusieurs secteurs d’activités interviennent dans le domaine des affaires étrangères, en l’occurrence l’économie et le tourisme. A titre d’exemple, depuis quelques jours, la France vient de lancer le concept de la diplomatie culinaire dont l’idée est de promouvoir la gastronomie à travers la diplomatie. C’est dire que diplomatie et art de vivre se complètent très bien. Sur un tout autre plan, certains s’interrogent sur l’inexistence de la représentation malgache dans un pays comme l’Indonésie dont l’identité culturelle demeure très proche de la notre. Autant de sujets qui attendent la nouvelle chef de la diplomatie à qui le régime devra donner carte blanche afin d’accomplir sa mission. Avoir les mains liées empêche de contribuer à l’accélération du processus de développement.
Jao Patricius