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Fermeture d’usine : des centaines de familles prises en otage

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LES NOUVELLES

  L’abattoir de Vontovorona arrête ses activités suite à la décision du ministère de l’Elevage de suspendre l’abattage des bêtes destinées à l’exportation. Hier devant la mairie, les salariés ont manifesté leur désarroi et condamnent à vive voix l’application de cette mesure.

 Brandissant des banderoles réclamant la réouverture de leur usine, les salariés de l’abattoir de Vontovorona se sont regroupés hier devant la mairie d’Alakamisy Fenoarivo. Ils contestent la décision du ministère de l’Elevage qui suspend l’abattage des bêtes destinées à l’exportation. Ces travailleurs, en chômage technique depuis samedi dernier, expriment leur incompréhension en raison d’une absence de motif valable qui peut justifier cette mesure. Pour ces ouvriers, « arrêt des activités de l’usine signifie suspension de salaires ».

En cette période difficile, il leur semble que le pouvoir n’a aucune considération envers la population. « Certes, cette décision relève d’une initiative d’assainissement de la filière bovine. Mais pour nous, la solution ne se résume pas à la fermeture de l’usine, notre gagne-pain » s’est exclamé un salarié de l’abattoir. « Nous sommes à peu près 250 travailleurs dépendent directement des activités de l’abattoir. Et, autant de personnes bénéficient des activités en dehors de l’usine », a confié un autre ouvrier.

Climat d’insécurité pour les investisseurs

 Aussitôt nommé à la tête du ministère de l’Elevage, Anthelme Ramparany a décidé de suspendre temporairement l’abattage de zébus destinés à

l’exportation et dans la même foulée, la fermeture des abattoirs concernés. Cette mesure, qui est pour beaucoup le contrepied de la politique adoptée par l’ex-ministre, touche directement deux unités d’abattage : Dago Trade à Vontovorona et Hong Tai International à Toliara. Raison évoquée : l’exportation favorise les vols de zébu et risque d’entraîner l’extinction rapide du cheptel bovin. Aussi le ministre va-t-il examiner et analyser à la loupe la filière bovine car souligne-t-il, il s’agit de sécuriser la filière en question et le secteur de l’élevage.

 Autant dire que cette mesure « draconienne » va à l’encontre de la politique générale de l’Etat relative à la relance économique. Car à l’heure où Madagascar fait appel aux investisseurs étrangers, ceux qui opèrent déjà au pays durant un certain moment à l’image de ces deux abattoirs, sont déjà contraints à fermer leur porte. Décidément, une telle décision n’offre pas un climat de sécurité à l’investissement étranger.

 Outre la création d’emplois directs ou encore les bénéfices que peuvent en tirer les riverains, l’implantation de l’abattoir dans cette partie de la capitale constitue également une source de revenus importante pour la commune rurale d’Alakamsiy Fenoarivo. Et ce, dans la mesure où celle-ci perçoit des taxes pour chaque tête abattue. De 400 ariary auparavant cette taxe est actuellement de 10.000 ariary par zébu abattu.

 Dans le cas présent, sous un faux prétexte, on prend en otage outre l’entreprise, les quelques centaines de familles condamnées à survivre à la misère. Pour une durée temporaire, étrange manière méprisante que de faire du suspens à propos de la vie des gens et des conditions qui mettent en difficulté une saine gestion des entreprises.

Arh.


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