(Suite.)
Cet effort aura forcément pour conséquence de créer un malaise assez général et assez sensible ; il se fera surtout sentir par le départ du chef ou du soutien de famille dont le salaire mensuel ou quotidien représente trop souvent l’unique ressource. Mais ce malaise, M. le Gouverneur Général l’a prévu et déjà combattu en partie sous toutes les formes avec une prudente et attentive vigilance.
C’est ainsi que, par un arrêté du 27 février, M. Garbit a accordé des bourses et demi-bourses dans le lycée de Tananarive aux enfants des mobilisés.
Qu’en outre, en vue de favoriser, pendant la durée des hostilités, les relations entre employeurs et employés et de concilier dans la plus grande mesure possible les nécessités de la défense nationale avec le maintien de la vie économique dans la colonie, il a institué, par arrêté du 12 février, une commission chargée de mettre en rapport les personnes sans emploi et les sociétés, maisons de commerce et colons privés de leur personnel par suite de la mobilisation. Cette commission, composée de deux membres du Conseil d’Administration, du président de la Chambre consultative de commerce et d’industrie, du président du Comice agricole de Tananarive, a rendu à la population les services les plus appréciables. De son côté, l’administration a déjà prélevé, parmi les personnes sans emploi, un certain nombre d’entre elles pour remplacer temporairement, soit dans l’administration générale et provinciale, soit dans les divers services de la colonie, tels que les travaux publics et colonisation, les fonctionnaires dont les classes sont appelées sous les armes.
D’autre part, le Gouverneur Général a promulgué dans la colonie le décret du 15 septembre 1914, étendant aux colonies françaises la loi du 15 août 1914, accordant pendant la durée de la guerre des allocations aux familles nécessiteuses, dont le soutien serait appelé sous les drapeaux. Mais encore, par une mesure bienveillante, M. Garbit a prescrit à la commission instituée en vue d’examiner les demandes de secours, de se montrer particulièrement généreuse. Ainsi l’allocation partira non du jour de la demande présentée par l’intéressé, mais de la date de l’incorporation réelle !
(À suivre.)
Le Tamatave
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