Si le Trésor public a donné le ton il y a quelques jours, les greffiers, eux sont entrés en action, tout comme le personnel du service des domaines d’ailleurs. Depuis hier, ces deux derniers ont observé une grève illimitée ce qui a paralysé dès la première journée de manifestation l’ensemble de l’appareil judiciaire.
Une journée morte au Tribunal d’Anosy. Comme convenu, les membres du syndicat des greffiers de Madagascar ont mis en exécution leur menace de grève depuis hier pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions de travail et la révision de leur grille indiciaire. « Cette manifestation ne connaîtra aucun apaisement jusqu’à ce que les greffiers obtiennent gain de cause», a soulevé le secrétaire général du personnel de Greffe du tribunal, Alain Randriamaro.
Les grévistes semblent être prêts à aller plus loin dans leurs revendications car depuis hier aucun service minimum n’est assuré. Cette situation a créé un bouleversement chez les usagers. C’est le cas pour le déférés au parquet, qui se sont vu ramener dans leurs lieux d’enquête policière. Ceux qui sont en mandat de dépôt à la prison d’Antanimora et à la maison de force de Tsiafahy ont également subi les conséquences de cette manifestation.
Promesses non tenues
C’est une véritable désillusion pour cette mère de famille qui s’attendait à la libération de son fils, du moins provisoire, à l’issu du jugement prévu être rendu hier. Son espoir a été réduit à néant. « Convaincue de l’innocence de mon fils impliqué dans une affaire de vol, j’implore la reprise de service par les greffiers dans les prochains jours. Mais son cas est loin d’être isolé.
Las des promesses non tenues par les responsables compétentes, les greffiers ne prévoient pas donner une réponse favorable à la demande de cette mère désespérée ni à toute autre personne qui est dans le même cas. Ils sont fermes dans leur décision et n’ont qu’un seul objectif : obtenir ce qu’on leur a déjà promis.
« Le syndicat avait déjà contacté les responsables à tous les niveaux pour leur faire part de nos doléances et pour revendiquer nos droits durant la crise au moment où on nous a promis de résoudre les problèmes une fois l’Etat de droit restauré. On a relancé la requête l’année dernière, mais on nous a encore répondu qu’il n’y avait pas assez de budget alors que la demande de certains fonctionnaires ont été satisfaite», a indiqué le secrétaire général du syndicat.
Il n’y a pas que les greffiers qui ont manifesté hier. Les membres du personnel des services des domaines ont également observé une grève illimitée. Leurs revendications portent, entre autres, sur la levée totale de la suspension d’octroi de terrains domaniaux, ainsi que sur la révision de leur statut particulier. Et comme il fallait s’y attendre, cette manifestation n’a pas manqué d’occasionner des désagréments auprès des usagers.
De son côté, l’affaire opposant le personnel du Trésor public aux ministres qui tentent de « violer l’orthodoxie financière » en matière de gestion de fonds publics, semble encore être loin de l’accalmie. Le soutien du ministre des Finances et du budget au Trésor public quant au respect des textes en vigueur a dû rassurer la bande à Orlando Raobimanana qui ne compte pas non plus fléchir sur son intransigeance.
Fahranarison & Tsiry A.
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