
Une maladie connue sous le nom virus d’herpès de la koï (KHV) a ravagé depuis 2002 les populations cultivées de carpe commune et de carpe koï dans plusieurs pays (Asie, Amérique du Nord, Europe, Afrique du Sud…). Jusqu’à maintenant, ce virus n’a pas encore été détecté à Madagascar, mais la prudence est de mise.
Le département de Recherche zootechnique et vétérinaire (DRZV) au sein de la Fofifa a mené des recherches dans des régions de Madagascar (Itasy, Analamanga, Vakinankaratra et Haute Matsiatra) dans le cadre du Partenariat et recherches dans le secteur rural (Parrur). Sur les 110 carpes analysées, aucune n’a présenté le symptôme de KHV. Chez les autres poissons, des maladies ont pourtant été identifiées. « On a décelé des vers dans certains poissons sur lesquels nous avons fait des recherches », a confié Hanitra Razafindraibe, une vétérinaire du DRZV.
Pour Fianarantsoa, les maladies observées chez les poissons se manifestent surtout par le ventre gonflé et les écailles hérissées comme l’a expliqué Emmanuel Ratsimbazafy, président de l’association des producteurs privés d’alevins de Fianarantsoa. « Nos carpes ne sont pas encore affectées par le KHV, mais nous devons toutefois les contrôler puisque nous importons des carpes d’Afrique du Sud », a-t-il souligné.
Importantes répercussions sur l’économie
Comme dans la plupart des cas de maladies animales aquatiques, il semble n’y avoir aucun risque pour la santé de l’homme, mais les répercussions sur l’économie et la sécurité alimentaire sont préoccupantes. En Indonésie, en 2002 une infection de KHV a provoqué la perte de près de six millions de dollars et de 95 % des carpes d’élevage.
Madagascar produit annuellement dans les 3.400 tonnes de poissons d’eau douce dont la majorité est constituée de carpe et de tilapia, d’après les responsables du Parrur. L’association des pisciculteurs de Madagascar (FMTMA) en particulier a produit 100 tonnes de poissons en 2015. « Nous aimerions pouvoir produire deux fois plus (200 t) cette année », a déclaré Lalaina Ramalnjaona, d’ANAY piscicole, membre de la FMTMA. Gilbert Andrianarisoa, un pisciculteur de Manazary, pour sa part, arrive à produire en moyenne 2t de poisons à l’hectare.
Compte tenu de ces chiffres, les conséquences des maladies des poissons sont considérables pour les pisciculteurs.
Arh.