« Comme il importe plus, en politique, de se justifier que de faire, les mots y ont plus d’importance que les choses », disait Bernard Grasset, un illustre éditeur français. Un comportement que le président de la République, Hery Rajaonarimampianina n’a jamais tenu, notamment après que les dégâts causés par les pluies à Antananarivo et presque un peu partout dans l’île se sont accrus.
En effet, ce dernier semble avoir perdu la verve qui lui a si bien réussi dans sa quête de la magistrature suprême ainsi que durant sa première année à la tête du pays. Nul n’ignore pourtant qu’il a été doué en la matière pour pouvoir convaincre les gens de voter pour lui lors de la présidentielle et de lui confier la clé de l’administration des affaires nationales.
Malheureusement pour lui, en ce moment où la population a besoin de réconfort et d’encouragement, il ne trouve plus ses mots. Pire, ses visites dans les quartiers touchés par les inondations se font rares. Qui plus est, elles se font la nuit, comme c’était le cas à Ambolonkandrina dernièrement, sans doute une stratégie pour échapper à la foule et à ses récriminations.
Néanmoins, c’est une attitude révélatrice de son manque de leadership tellement décrié par ses détracteurs et qui se trouve plus que jamais prouvé actuellement. Pour autant, cette carence ne doit pas justifier son abandon de la population, voire sa « démission ». Sa simple présence sur le terrain ne suffit plus, comme le dit si bien un habitant d’Ambolonkandrina, « Les dirigeants ne font que constater les dégâts sur place sans apporter des solutions».
Faut-il lui rappeler qu’en tant que chef de l’Etat, c’est à lui de montrer la meilleure voie à suivre, surtout dans les moments difficiles comme c’est le cas aujourd’hui. Certes, il ne peut pas faire des miracles, toutefois ses mots d’encouragement sont plus qu’utiles et réconfortants pour une population aux abois.
Le moment est venu pour Hery Rajaonarimampianina de rompre son silence et de faire une sorte d’annonce solennelle à la nation pour remonter le moral de la population. Le moins qu’il puisse faire en attendant la clémence de « Dame Nature ».
Espérons seulement que ce discours ne soit pas fait de la même manière que celui lors de sa prestation de serment. Qu’il se montre en digne président de la République, enfin.
Mais peut-être est-ce trop lui demander ?
Naisa
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