
Alors que les manifestations pour la restitution des îles Eparses aux Malgaches sont suspendues, la société civile a décidé de se saisir du dossier pour s’y pencher d’un peu plus près. Des juristes nationaux et internationaux ont été appelés en renfort. De son côté, l’Etat est également à pied d’oeuvre.
« L’Etat malgache fait de ce sujet une priorité et fera en sorte que l’intérêt des Malgaches prime avant tout », a indiqué une source auprès du ministère des Affaires étrangères. D’ailleurs, « le comité technique en charge du dossier est déjà sur pied et poursuit ses travaux », a-t-elle ajouté. Le chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina lui-même avait d’ailleurs déjà fait savoir qu’il prenait le dossier en main.
En attendant, une rencontre entre les membres de la société civile, des magistrats exerçant au tribunal de la Haye et celui du Rwanda, ainsi que des experts nationaux, s’est tenue hier au Cite Ambatonakanga. L’objectif étant de trouver un compromis entre les parties pour mieux s’entendre. Cependant, les participants ont tenu à préciser qu’il s’agit d’une solution très pacifique. « Il ne s’agit ni d’un coup d’Etat ni d’un problème envers les étrangers », a indiqué l’expert en relations internationales Julien Radanoara, hier à Ambatonakanga. « Nous essayons juste de trouver une solution efficace pour la rétrocession des îles à Madagascar », a-t-il précisé.
Deux solutions
D’après l’expert, deux solutions s’offrent au pays, à savoir la voie politico-diplomatique ou la voie juridique. Dans ce dernier cas, « Nous pouvons faire en sorte que l’exploitation soit suspendue avant le verdict des tribunaux », a-t-il expliqué.
De leur côté, les « militants » pour la restitution des îles Eparses semblent avoir disparu du paysage, laissant les Malgaches dans l’attente.
Quoi qu’il en soit, le pays n’est pas seul. Pas plus tard que la semaine dernière, l’ambassadeur russe à Madagascar, Stanislav Akhemodov a réitéré le soutien de son pays dans la rétrocession des îles Eparses à la Grande île, en rappelant la résolution des Nations unies de 1979, exigeant que des négociations soient entamées à propos de ces îles. Jusqu’ici, aucune réponse.
Tahina Navalona