
La session ordinaire de la commune urbaine d’Antananarivo (CUA) prendra fin, vendredi prochain. Mais avant cela, les conseillers municipaux qui n’ont pas voté le budget de la commune vont déposer une requête auprès de la préfecture de police, demain pour contester l’emprunt de soixante milliards d’ariary que la commune entend contracter pour financer ses projets. «Nous sommes en train de finaliser la rédaction des requêtes que nous allons envoyer au préfet de police», a indiqué hier la conseillère municipale Lalatiana Ravololomanana. Elle souligne que la CUA ne peut imposer ce lourd fardeau aux citoyens de la capitale. La préfecture dispose ainsi de trente jours après réception du dossier pour statuer sur la requête, notamment sur la légalité ou non de la décision prise par le conseil municipal. D’ici là, les conseillères municipales Lalatiana Ravololomanana, Lalatiana Rakotondrazafy et Véronique Rajerison feront part à la population tananarivienne de la situation.
Quoi qu’il en soit, les conseillers municipaux réticents vis-à-vis du budget de la commune ne peuvent constituer un blocage quant à la poursuite des activités de la commune pour la simple et bonne raison qu’ils sont en minorité. Malgré tout, «l’opposition se dessine enfin au sein de la CUA», a indiqué Lalatiana Ravololomanana.
Dans tous les cas, les conseillères municipales de l’opposition estiment que la politique de décentralisation tant prônée par l’Etat n’est pas du tout respectée par la commune urbaine de la capitale. «Mis à part l’emprunt à hauteur de 60 milliards d’ariary, la commune a également décidé de diminuer de trois-quarts le budget alloué aux arrondissements, cela sans compter la hausse des diverses taxes. Tout cela pourrait engendrer encore plus de charges aux arrondissements qui ont déjà quelques difficultés à assurer la poursuite de leurs activités», a-t-elle poursuivi.
Tahina Navalona