Etre membre de l’Association de la Croix-Rouge francophone, hispanophone et lusophone en Afrique (Acrofa) constitue une opportunité pour la Croix-Rouge malgache (CRM). Les détails avec le vice-président de l’Acrofa, non moins président national de la CRM, Claude Rakotondranja.
Les Nouvelles : Que signifie l’adhésion de la CRM à l’Acrofa ?
Claude Rakotondranja (-) : 31 pays sur les 53 en Afrique sont membres de l’Acrofa, outre les pays associés qui utilisent la langue française comme la France, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, et le Canada dont son adhésion est en cours. L’association est avant tout un plateau d’échange d’expériences pour les membres tout en respectant la dignité et la valeur humaine. Pour la CRM, adhérer à l’Acrofa offre une opportunité. Au cas où un pays membre a besoin d’aide tant matérielle que financière, l’association intervient.
Comment expliquez-vous l’évolution de la CRM actuellement ?
-En huit ans, la CRM ne cesse d’évoluer et tente de se redresser progressivement afin d’assumer sa mission qui est de valoriser la valeur humaine, de respecter les droits de l’homme et d’alléger les souffrances des citoyens en misant sur le volontariat. Mais il reste encore beaucoup à faire car la CRM est classée à la 100è place parmi les 190 Croix-Rouge réparties dans le monde et ne dispose pas suffisamment de moyens matériels et financiers pour intervenir en cas d’urgence et de nécessité. La CRM ne bénéficie pas de subvention de l’Etat alors que c’est une association à utilité publique et auxiliaire du pouvoir public.
Malgré tout, comment la CRM s’organise face à l’ampleur de ses missions?
-L’équipe de la CRM compte 35.000 membres dont 14.700 sont des volontaires expérimentés et formés en gestion des risques et des catastrophes, gestion de l’épidémie, secourisme, traitement d’eau et désinfection des puits contaminés. Elle déploie ses efforts pour mener à bien les interventions et la gestion de la situation sur le terrain afin de gagner la confiance des donateurs, partenaires et bailleurs de fonds de la CRM. La rigueur et la transparence sont de mise dans la gestion de l’administration de la CRM. Et c’est cette qualité de gouvernance qui a amené l’Acrofa à reconduire Madagascar par le biais de la CRM à la vice-présidence de l’Acrofa.
Quelles sont les priorités en cette saison cyclonique ?
-Les volontaires de la CRM ont été mobilisés depuis décembre 2014 pour intervenir sur les cas d’urgence. Outre la mise en place des abris provisoires aux sinistrés, ils s’attellent au traitement de l’eau et à la désinfection des puits dans les régions Vatovavy Fitovinany, Atsimo Atsinanana et Menabe. Ils sont également à pied d’œuvre dans la prévention et la lutte contre la peste. La CRM partage aussi ses expériences dans l’identification des vrais sinistrés bénéficiaires des actions d’urgence basées sur trois critères face à la confusion du nombre des victimes avancé par les intervenants. A savoir, un ménage doit avoir un enfant de moins de cinq ans, il y a une femme enceinte et, une personne âgée vit dans la famille. Pour le moment, cela reste une méthodologie efficace pour la CRM…
Propos recueillis par Noro Niaina
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