L’île aux Parfums, Nosy Be, est l’une des destinations touristiques les plus visitées à Madagascar. Elle regorge de nombreux sites touristiques et culturels, mais rencontre pourtant de grandes difficultés pour attirer plus de visiteurs depuis un certain temps.
«La destination Madagascar, et surtout Nosy Be, se vend bien en temps normal. Par rapport aux autres îles voisines, elle possède un potentiel touristique énorme qui n’est pourtant pas développé, d’abord en raison de divers problèmes d’infrastructures routières et de transports, mais à cause de la crise politique interminable, à l’origine d’une crise économique sérieuse. Et pourtant, pourvoyeur de devises, le tourisme fait partie des secteurs qui permettent de relancer assez vite l’économie nationale. Nosy-Be est quant à elle une île paradisiaque qui dispose de nombreuses richesses naturelles, authentiques. Pourtant, depuis ces deux dernières années principalement, nous devons faire face à de grandes difficultés pour attirer des touristes », a déploré Fabrice Plantive, président de l’office régional du tourisme de Nosy-Be (ORTNB).
Une image à rétablir
« Une fois que l’image d’une destination touristique est ternie, il est assez difficile de la rétablir, étant donné que nos voisines sont devenues des redoutables adversaires dans le domaine du tourisme », a poursuivi notre interlocuteur. En effet, Nosy Be avait attiré, à elle seule en 2008, plus de 375 000 touristes, grâce notamment à un certain nombre de réserves naturelles qui font d’elle l’une des destinations les plus visitées à Madagascar. Et actuellement, alors que l’on est encore en pleine haute saison touristique, certains hôtels restent encore vides. Certains pensent que cette baisse est due à la réputation de l’île, considérablement malmenée depuis 2013, après le malheureux fait divers qui a fait la une de la presse internationale.
« L’insécurité n’est plus »
En 2013, Nosy-Be a été classée zone orange par la France, après l’effroyable lynchage des deux Français sur la plage d’Ambatoloaka. « Malgré tout, depuis l’année dernière, l’île est devenue une destination plus sûre, aucune attaque ni n’a été enregistrée. Bref, l’insécurité n’existe presque plus et cette histoire n’est désormais qu’un mauvais souvenir pour tous. Si actuellement, Nosy Be est un peu en mal de touristes, c’est dû à une autre cause qui est le problème aérien. Cependant, je peux certifier que la demande existe bel et bien, mais que l’accès à l’île est assez limité », a certifié Danielle Jolis, consul honoraire de France à Nosy Be.
480 annulations
Depuis l’année dernière, l’île aux Parfums souffrait déjà d’un problème lié au transport aérien. « Le premier souci est que de plus en plus d’agences internationales ne font plus confiance en la compagnie nationale. Et pour éviter de devoir payer les dommages occasionnés par ces lacunes, elles suppriment tout simplement la destination Nosy-Be, voire même dans les autres localités de Madagascar. Etant propriétaire d’un établissement hôtelier à Nosy-Be, j’ai enregistré plus de 480 annulations depuis au mois de juin dernier. Ces deux années perdues ne se rattraperont plus, et nous devrons maintenant penser à une solution durable », a confirmé Fabrice Plantive.
L’ouverture aérienne, comme solution
« Etant donné que la compagnie nationale n’assure pas, alors pourquoi ne pas s’ouvrir à d’autres compagnies nationales ou internationales ? », a-t-il suggéré. En effet, conscient des avantages qu’apporte le tourisme à l’économie, Maurice, par exemple, accueille plus d’une quarantaine de compagnies étrangères. « Mais cela n’empêche pas qu’Air Mauritus reste toujours l’une des préférées des étrangers. A Nosy-Be, nous accueillerons quelques vols directs venant de l’étranger, un de Milan, et un autre de Mayotte. Au mois de mai dernier, un vol direct venu de Marseille devait se faire, mais l’avion n’a jamais atterri. L’Afrique du Sud, La Réunion… sont tous des pays demandeurs », a-t-il continué.
Améliorer la route
Le transport terrestre est aussi un recours, mais reste assez fastidieux à cause d’abord de l’état des routes nationales, sans compter l’insécurité qui y règne. «Je pense tout de même qu’il faut promouvoir le transport terrestre en attendant de trouver des solutions pérennes pour la voie aérienne », a poursuivi ce responsable auprès de l’office. De plus, il ne faut pas oublier que les coûts des billets d’avion à Madagascar sont parmi les plus chers au monde. Ainsi, la plupart des touristes ne choisissent qu’un seul lieu, et même les plus téméraires qui choisissent la voie terrestre sont rares, justement pour toutes ces raisons.
Et pourtant, à part les devises, le tourisme est aussi pourvoyeur d’emplois. « Le tourisme emploie plus de 4 000 personnes à Nosy-Be, avec en moyenne huit emplois directs par hôtel, sans compter les emplois indirects. Et ce chiffre peut tripler si la saison est bonne », a conclu Fabrice Plantive.
Les activités à pratiquer sur l’île aux Parfums
Nosy Be rime avec belles plages, mais qui ne constituent pas la seule particularité de l’île. Ainsi, la première question que se posent les touristes est de savoir quels sont les autres avantages de cette île ?
Nosy Be est un archipel, donc composé de plusieurs autres petites îles, en l’occurrence Nosy Komba, Nosy Fanihy, Nosy Sakatia, Nosy Iranja, Nosy Tanikely, les archipels des Mitsio et les archipels des Radama. Chaque île a sa propre activité. Nosy Komba , par exemple, est une réserve naturelle grâce à sa forêt endémique et surtout la présence accessible des lémuriens Macaco. Nosy Tanikely est quant à elle un parc marin national où se pratiquent souvent le snorkeling ou la plongée. De son côté, Nosy Iranja est célèbre par ses phénomènes de marées mais aussi pour être la résidence de centaines de tortues marines…
Cependant à part les belles plages, Nosy Be accueille aussi chaque année diverses manifestations culturelles et sportives, pour le bonheur des touristes culturels. Donia, entre autres, est l’un des grands festivals de Madagascar. Récemment, le festival Somarôho a invité cette année le groupe togolais du moment, Toofan. Et encore plus récemment, « Nosy Be symphonies », le premier festival de la musique classique dans l’océan Indien, y a battu son plein.
Holy Danielle
Quelques chiffres
Habitants : 40 000 environ
Superficie : 321 km2
Longueur du nord au sud : 26 km
Largeur de l’est en ouest : 20 km
Distance entre le port d’Ankify et le port d’Hell-Ville : 15 km environ