Le trouble mental affecte près de la moitié des habitants de la ville d’Antananarivo. Selon les dernières statistiques, 47% de la population sont atteints de cette maladie, principalement causée par la pauvreté. «La consommation de drogue, le stress, la sensation d’insécurité… ne font que l’aggraver», a expliqué le chef de section santé mentale au sein du Centre hospitalier universitaire (CHU) de soins et de santé publique (ex-Institut d’hygiène sociale) d’Analakely, le professeur Bertille Rajaonarison. Notre source a participé au premier Congrès scientifique international de la Société malgache de psychiatrie (Somap) qui s’est déroulé hier à l’Hôtel de ville à Analakely. Les séquelles de certaines maladies infectieuses comme le neuro-paludisme ou la neuro-cysticercose constituent également un facteur de risque, selon notre source. C’est pourquoi, cette spécialiste en la matière a souligné l’importance de mettre en synergie les interventions des médecins, des tradi-praticiens, ainsi que des religieux dans le traitement des troubles mentaux. Des disciplines qui se trouvent pourtant souvent en conflit face à un quelconque cas de maladie psychiatrique alors qu’elles devraient être complémentaires pour améliorer la prise en charge des malades. Raison pour laquelle la Somap a choisi comme thème de ce congrès international, qui a vu la participation de spécialistes malgaches, français et réunionnais, «Les soins psychiatriques aux carrefours de la tradition, de la culture et de la religion». A l’occasion de ce congrès, les spécialistes issus des trois pays se partagent leurs expériences.
Fahranarison