Les résultats sont là, ils n’attendent plus pour être définitifs que les tribunaux aient statué sur les recours. Les jeux sont faits, les langues se délient, les gens parlent de leurs hésitations avant d’avoir arrêté un choix. Certains livrent même l’intimité de combats intérieurs. Le nombre honorable de candidatures féminines a interpelé l’électorat et a conduit certains à considérer avec un sens de responsabilité accrue le devoir de voter. Le sérieux que certaines personnes ont accordé à la réflexion a même abouti dans quelques cas à la conclusion d’un devoir d’abstention. C’est avec regret que des inscrits ne sont pas allés voter : parmi les candidats ils n’ont pas trouvé la personne qu’ils recherchaient.
Parmi les femmes candidates quelques-unes possédaient le bon profil, et l’art d’avancer (un peu trop parfois) le profil avantageux. Malheureusement les deux ou trois qui trustaient la préférence des gens présentaient une spécificité douteuse, trainer respectivement un parrain aussi populaire que parfois repoussoir. A des moments aux yeux des électeurs indécis le parrain a semblé ou faire trop d’ombre ou dans l’ombre donner la désagréable impression de n’être qu’un proxénète.
D’indécises électrices et hésitants électeurs ayant voté l’abstention, accompagnent cet aveu d’une explication : d’y avoir trop réfléchi ils ont abouti à ce choix. Ainsi on ne saurait mettre l’abstention au seul compte d’une nonchalance ou d’un manque d’intérêt, elle exprime parfois un choix délibéré et porte le message d’une insatisfaction et de méfiance à l’endroit de la classe politique. Le système n’accorde à ces voix aucune valeur. Le pourcentage des suffrages obtenus est calculé en rapport des seules voix « exprimées », ce qui signifie que l’abstention n’est pas considérée forme d’expression. A l’extrême dans une hypothèse absurde où tous les électeurs s’abstiendraient ou voteraient blanc, il suffirait à un candidat de voter pour lui-même pour être déclaré Président élu à 100 % des voix.
Farra Rabary