![inclusion financière]()
Madagascar accueille jusqu’à ce jour la 22è rencontre du Groupe régional Afrique de l’Institut mondial des caisses d’épargne (IMCE) qui regroupe plus de 6 000 caisses d’épargne dans plus de 80 pays à travers le monde dont une quarantaine en Afrique.
Placée sous le thème «Explorer les paramètres d’une meilleure inclusion financière», la conférence-débat d’hier a été axée autour de la bancarisation en Afrique et à Madagascar. L’importante croissance du secteur bancaire depuis l’année 1980 n’a pas eu d’impact sur la bancarisation dans le pays, ont annoncé les acteurs financiers présents à la rencontre d’hier. Par ailleurs, si les institutions de microfinance ont été mises en place en tant que moyen de lutte contre la pauvreté, elles n’atteignent pas les couches les plus vulnérables à Madagascar.
40 institutions financières recensées
On recense actuellement près de quarante institutions financières agréées, s’il n’y avait que trois banques à Madagascar dans le années 1980, selon les chiffres avancés par Gervais Rakotoarimanana, ministre des Finances et budget à l’hôtel Carlton Anosy. Outre les dix banques commerciales en activité dans le pays, les quarante intervenants dans le secteur des institutions financières sont constitués de trois établissements financiers spécialisés dans le leasing et l’octroi de garantie, vingt-cinq institutions de microfinance, huit compagnies d’assurance et quatre institutions spécialisées, en l’occurrence la Sonapar, la Paositra malagasy, la Cnaps et la Caisse d’épargne.
Mais en dépit de cette forte croissance, le taux de bancarisation à Madagascar ne dépasse pas les 5%, si la moyenne en Afrique subsaharienne tourne autour de 20%. «Avec un guichet pour 25 000 personnes, le taux de pénétration financière à Madagascar n’est que de 5 à 8%», a souligné le ministre des Finances et du budget.
D’après Tiana Ramparany Ramanarivosoa, Coordinateur national de la finance inclusive auprès du ministère des Finances et du budget, «la promotion des groupes d’épargne est menée à Madagascar depuis maintenant quelques années. Toutefois les institutions informelles n’arrivent pas à toucher les couches vulnérables pour cause de faible éducation financière, de problèmes d’approche, de proximité et de sécurité. Un environnement légal et règlementaire joue également un rôle prépondérant dans ce secteur».
Mise en œuvre d’une stratégie
Depuis l’an dernier, l’Etat avec les autres acteurs financiers a mis en œuvre une stratégie nationale pour le renforcement de l’inclusion financière dans le pays. «Cette nouvelle stratégie met en avant la promotion de la microfinance à travers le renforcement de capacités, la coordination du secteur financier, le cadre légal et la promotion de certains outils comme la monnaie électronique. Une rencontre internationale du genre constitue une opportunité d’appliquer une politique stratégique dans le secteur financier», a poursuivi Gervais Rakotoarimanana.
ar ailleurs, près de 2,2 milliards de personnes adultes n’ont aucun accès aux services financiers de base dans le monde. Ces chiffres de la bancarisation témoignent d’un secteur financier africain largement sous-occupé. Selon les explications avancées par les experts de l’IMCE, les leaders traditionnels du marché sont concentrés dans les zones urbaines à forte densité. Par ailleurs, les membres de l’IMCE se sont engagés à atteindre 1,7 milliard de clients et 400 millions de nouveaux comptes de transaction d’ici 2020.
Au niveau de la Caisse d’épargne de Madagascar, «pas moins de 20 000 comptes sont ouverts chaque année», a affirmé son directeur général, Dominique Rajerison.
Riana R.