Trente-huit millions de dollars, c’est la valeur des exportations de Madagascar vers les Etats Unis en 2014, dont 3 millions de dollars concernent les exportations dans le cadre de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) depuis la reprise effective de cet accord au mois de décembre 2014. Les opérateurs sont incités à percer encore plus ce marché.
C’était à l’occasion de l’USA Day, l’International trade board of Madagascar (ITBM) a tenu un atelier avec l’ambassade des Etats-unis à Madagascar, et le ministère du Commerce et de la consommation, hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano, concernant les échanges commerciaux entre les deux pays. 7000 lignes de produits malgaches sont exportables vers le marché américain dans le cadre de l’Agoa depuis la rééligibilité de Madagascar à cet accord de marché, telles que la vannerie, les épices, les huiles essentielles, le café, le thé, la vanille, le cacao, les pierres précieuses, les métaux, etc. Mais seuls les produits textiles sont encore exploités depuis la réintégration de Madagascar parmi les bénéficiaires de cet accord. « Les opérateurs malgaches devraient saisir cette opportunité de marché », a indiqué hier Herintsalama Rajaonarivelo, Président de l’ITBM.
Extension de l’AGOA
En effet, 10% des exportations malgaches partent chaque année vers le marché américain. Concernant l’Agoa, Robert Yamate, ambassadeur des Etats-Unis à Madagascar a confirmé la prorogation du délai de cet accord, qui est prévu s’achever au mois de septembre prochain. « Les relations commerciales entre les deux pays sont au beau fixe actuellement. L’Agoa est un enjeu important pour la politique commerciale des Etats Unis à Madagascar. Les Etats-Unis sont en connaissance de la crainte des opérateurs et investisseurs à Madagascar quant à la fin de l’Agoa d’ici le mois de septembre. Mais il a été décidé lors de la dernière réunion du Congrès américain sur cet accord de marché que ce programme sera étendu », a-t-il indiqué.
Problème de transport
Toutefois, les opérateurs rencontrent encore actuellement des problèmes en exportant vers les Etats-Unis. « L’insuffisance des informations sur le marché américain, essentiellement les habitudes de consommation, la barrière des langues, et les problèmes logistiques au niveau du transport représentent encore des freins à l’exportation vers les Etats-Unis», a affirmé Herintsalama Rajaonarivelo. En effet, les navires qui partent du port de Toamasina doivent encore passer par plusieurs hubs avant d’atteindre les Etats-Unis. « Il existe un monopole dans l’industrie du transport maritime des marchandises. Il faut avoir les moyens pour faire face à la concurrence », a indiqué Herintsalama Rajaonarivelo. Toutefois, la durée des livraisons des marchandises vers les Etats-Unis est de 30 jours actuellement, contre 55 jours auparavant, après une concertation entre le ministère du Commerce et les acteurs opérant dans ce secteur au mois de Novembre 2014, a indiqué Eric Randrasana, conseiller auprès de la présidence de la République, également en charge de l’Agoa au ministère du Commerce et de la consommation.
Soutien à la réconciliation nationale
Les Etats-Unis continuent de miser sur la réconciliation inter-malgache. Hier, l’ambassadeur américain Robert Yamate a continué d’afficher son optimisme sur ce sujet. « Nous continuons d’espérer que la réconciliation pourra arrêter les crises répétitifs qui nuisent au développement économique du pays », a fait savoir le diplomate américain. En même temps, il a déclaré le soutien des Etats-Unis à la lutte contre la corruption initiée par le chef de l’Etat. D’après lui, actuellement, les deux pays ont les mêmes objectifs.
Riana Rakotoarisoa