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Ntsoa Randriamifidimanana : « Le changement de comportement est primordial »

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P15 ECO FIVMPAMA

2015 est porteuse d’espoir pour l’ensemble des Malgaches aspirant au changement. Le président du « Fivondronan’ny mpandraharaha malagasy » (Fivmpama), Ntsoa Randriamifidimanana avance quelques suggestions pour amorcer la relance économique.

Les Nouvelles :Quel bilan établissez-vous pour l’année 2014 ?

Ntsoa Randriamifidimanana (-) : 2014 a été pour le Fivmpama une année de réflexion. C’est dans l’optique d’améliorer la situation des entreprises à Madagascar que le groupement a organisé plusieurs évènements dont la rencontre de la Sonapar. Cette dernière a réuni tous les opérateurs à Madagascar, qu’ils soient membres ou non du groupement. L’objectif était de véhiculer la nouvelle forme de collaboration à travers la joint-venture qui est beaucoup plus bénéfique pour nous tous.

Nous avons également pu mettre en place un cercle de réflexions du Fivmpama (CRF) où nous discutons de sujets divers qui touchent les activités des entrepreneurs, notamment des PME qui sont nombreuses au sein du groupement. Ces sujets touchent, entre autres, la douane, l’environnement… Nous comptons au sein de ce cercle des techniciens et des hommes influents dont le nouveau ministre de l’Environnement, Beboarimisa Ralava.

Et c’est dans ce cadre que nous avons déjà discuté de la mise en place d’une banque de développement à Madagascar qui puisse accorder des prêts non seulement à un taux d’intérêt inférieur à celui pratiqué sur le marché, mais dont les procédures ne sont pas trop longues. Mais concrètement, cette idée ne peut se réaliser qu’avec le concours de l’Etat car il est difficile pour les banques et autres institutions financières d’y adhérer.

Les nouveaux défis pour la nouvelle année ?

- L’Assemblée générale (AG) du Fivmpama qui se tiendra le 4 février prochain sera l’occasion pour l’ensemble des membres de discuter des perspectives du groupement pour cette nouvelle année. Cependant, je peux en avancer quelques grandes lignes.

Le plus grand défi du Fivmpama est la concrétisation du fonds public-privé, une structure qui a pour tâches de venir en aide aux paysans, mais également aux promoteurs de moins de 35 ans qui ont besoin de coup de pouce pour accéder au financement de leurs activités. C’est la clé du redémarrage de l’économie du pays. Ce soutien peut se traduire également par le renforcement des capacités de ces acteurs afin qu’ils puissent trouver plus facilement du travail. Par ailleurs, le Fivmpama ambitionne de participer à des salons qui puissent mettre en exergue le savoir-faire des PME malgaches.

Etes-vous satisfait de la nomination des membres du gouvernement ?

- Ce n’est pas tant le changement des membres qui importe, d’autant plus que je ne suis pas en mesure de juger qui que ce soit sur sa capacité. Mais ce qui est primordial, c’est que ces nouveaux ministres disposent d’une rigueur dans la discipline et qu’ils puissent présenter un résultat hebdomadaire de chacun de leur département.

Certes, la gestion d’un département ministériel n’est pas chose aisée, mais il faudrait qu’il dispose d’une méthode efficace pour effectuer le suivi des actions de développement du ministère dont ils ont la charge. Car dans le cas contraire, ça ne sert à rien de changer tout le monde.

Qu’attendez-vous concrètement des départements qui vous touchent ?

- Ce qui prime pour nous, en tant que secteur privé, c’est de pouvoir véritablement discuter avec une autorité responsable qui dispose d’une politique de développement sectorielle qui puisse développer chaque secteur.

En matière de commerce en particulier, nous attendons une nouvelle bouffée d’oxygène. Nous sommes convaincus que les produits malgaches doivent subir des transformations avant d’être exportés pour avoir davantage de valeur ajoutée. C’est ainsi qu’on peut valoriser notre savoir-faire.

Parallèlement, il faudrait que les autorités étatiques développent des mesures qui puissent d’une part, protéger nos produits et d’autre part, leur permettre de bénéficier d’un avantage fiscal. Nous pouvons produire certaines des marchandises que nous importons, alors il serait plus sage de ne pas ouvrir nos frontières à ce genre de produits puisque cela aura pour impact de détruire les industries malgaches.

Par ailleurs, il faut vulgariser les structures qui font la promotion de l’exportation. Il s’agit entre autres de l’International trade board of Madagascar (ITBM), de Cap Export… Si l’on arrive à développer notre exportation, alors notre balance commerciale se porterait beaucoup mieux puisqu’elle ne serait plus déficitaire.

De quoi faut-il disposer pour relancer l’économie ?

-Pour pouvoir relancer sereinement l’économie malgache, il faut cesser la scission entre opérateurs pakistanais, malgaches, européens, chinois, africains… Car au final, c’est l’économie malgache elle-même qui en est victime.

Le changement de comportement, de mentalité est primordial pour aspirer au changement dans le pays. Aujourd’hui, il est temps d’aller de l’avant et il ne faut pas que le doute constitue un obstacle.

Nous pouvons prendre l’Ethiopie comme exemple. Ce pays est actuellement plus fort que la Grande île, économiquement s’entend, car il dispose d’une politique économique ferme.

Propos recueillis par Noella Rakoto


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