Les municipales dans la capitale pour quelques écuries entrent dans la perspective d’une préparation des prochaines présidentielles. Les élections de juillet prêteront évidemment à avoir une mesure de la popularité, mais aussi pour servir de tremplin lorsqu’il faudra s’aligner dans la course à la présidence de la République. Cela s’entend pour un politicien originaire des hauts-plateaux, le schéma y ressemble sensiblement pour un candidat originaire d’autres régions qui pour le moins devra profiter de l’occasion pour s’assurer de la conquête d’un chef-lieu régional au moins par l’un de ses proches. En ce qui concerne Antananarivo, il s’agit manifestement d’une conquête par procuration, il est révolu le temps où le « présumé » doit mouiller personnellement le maillot pour ce tour de chauffe grandeur nature, deux des trois risquent de mouiller plus que le maillot, une défaite menace non seulement de faire boire une tasse mais de noyer définitivement.
Il n’est un secret pour personne qu’ils sont trois actuellement à caresser l’ambition de se présenter en 2018, échéance prévue dans la normale de la constitution, même si la normale ne sert pas toujours de repère fiable tant l’expérience enseigne qu’ici normale varie.
Marc Ravalomanana bénéficie d’un avantage qu’il entend exploiter en prenant une avance pour occuper les lieux. Il est essentiel d’avoir un envoyé spécial ayant des chances sérieuses de remporter la première bataille, mais il est aussi vital d’avoir l’assurance que cet envoyé spécial renvoie l’ascenseur le moment venu. Lalao Ravalomanana possède ces deux atouts. Les concurrents accusent lecture cinq sur cinq et ça ne doit pas tellement les réjouir, sur ce sujet il n’y a pas d’alliance qui puisse adoucir les rapports, on imagine mal un schéma de 2 contre 1, les ralliements du second tour ne sont que des ententes entre dupes. Tout cela annonce que pour ces préliminaires à la présidentielle le ton de la campagne ne sera pas tendre. Il va y avoir du sport. Chacun joue en solo sans allié, et dans son propre camp les préoccupations personnelles prennent le pas sur la considération des intérêts du groupe, à moins que tous les partisans ne bâtissent leur carrière individuelle sur le seul succès de leur chef de file.
Léo Raz