Ça bouge dans les fondations !
– « Etat de droit » de mettre en garde : « oubliez-moi » style de dire de ne plus évoquer l’Etat de droit tant que la loi ne trouve utilité qu’à éliminer les gêneurs ou à zapper les dispositions gênantes par le procédé de fantaisiste.
– En écho « République » dicte une interdiction : ne plus appeler république un régime bananier, incapable ne serait-ce que de tenir des élections à la date fixée dans les délais annoncés.
-On ne prononce pas impunément leur nom sans provoquer de réactions vives de la part d’« Elections ». Honteuses du seul rôle d’alibi auquel on les affecte, les élections ne sont plus que théâtre de bataille de moyens, plutôt qu’à servir de tribune pour des combats d’idées.
– Même racornie « Démocratie » se rebiffe elle aussi à son tour. Réduite à n’être que slogan juste bon à décorer les banderoles ou à illustrer des discours, elle vit sans âme dans un système où l’on bâillonne la population pour confisquer le droit d’expression aux seuls apparatchiks qui n’ont de mission qu’à dresser des lauriers, agiter encensoir et pulvériser parfum.
Sur quoi flotte donc l’Etat ? S’inquiète-t-on à bon droit en toute candeur ? Sur du vide, pardi ! « Ne voit-on pas combien ça tangue, de quoi avoir le mal de mer ».
Contre le mal de mer rien de tel que les délices du pouvoir, les yeux rivés sur un point (des petits avantages et des conséquentes prébendes) on ne voit pas l’horizon bouger, il est souvent trop tard lorsque l’on s’alarme en réalisant que la houle agite le navire et que roulis et tangages menacent de basculer insouciants et inconscients par-dessus bord.
Le public s’identifie dans le spectacle, éprouve l’envie d’applaudir comme s’il tenait par procuration une revanche sur le sort qu’on lui fait subir. Très vite il déchante, le rideau tombe. On revient à la réalité, une réalité identique à ce qui vient d’être qui ferme sur un constat sans ouvrir sur une solution.
Saperlipopette !!! Ce n’est pas un cauchemar c’est une presque réalité. Ça ne serait quand même pas pousser à la roue du débarquage le fait de s’impliquer à anticiper et endosser une responsabilité sur la suite des événements. En pareille circonstance, on remplirait davantage une obligation citoyenne qu’à devoir trouver matière à culpabilité, par le fait de prêter contribution active à la préparation de l’immédiat demain pour ne laisser ni au hasard ni aux prédateurs le soin de façonner l’avenir commun.
Léo Raz
