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Une question de gros sous

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 L’organisation de la réconciliation bien qu’elle soit menée par les chefs des églises du FFKM ne peut se défaire de la question de gros sous. Plus de 800 millions d’ariary sont encore à trouver pour la mise en œuvre de la grande réconciliation, soit le quart, la moitié ou encore la totalité du budget annuel de l’institution, constitutionnellement reconnue pour mener à bien la réconciliation nationale. Peu importe l’équivalence de ce budget, une chose est sûre, tout est question d’argent. Car, la réconciliation ne peut se faire avec de l’eau fraîche et… des prières.

Après environ quatre mois d’opération, le FFKM a réussi à faire rencontrer entre eux les 5 chefs d’Etat qui se sont succédé au pouvoir depuis 1972, et qui, on le pense bien, sont à l’origine des crises cycliques ayant frappé sans cesse le pays. Les faire rencontrer suite à des circonstances favorables, comme le retour inopiné de l’ancien président qui a beaucoup facilité les choses, ne veut pourtant pas dire les réconcilier, car les Malgaches sont encore témoins de la dissension qui les tiraillent jusqu’à nos jours. Et qu’entre ces chefs d’Etat, il n’y a apparemment que les intérêts propres de chacun qui peuvent dicter la réconciliation selon le sens qu’on veut donner à ce terme.

A part ce résultat loin d’être élogieux qu’il a enregistré jusqu’ici, le FFKM dans son processus de réconciliation n’est parvenu à grand-chose que le Conseil pour la réconciliation malgache (CRM) n’ait pas déjà entamée, tant bien que mal. Comme le CRM, le Conseil œcuménique des églises chrétiennes de Madagascar doit faire face, comme à l’accoutumée, aux caprices des uns et des autres, à la volonté des uns à avancer dans le seul but de défendre leurs avantages, et à la foi des autres d’agir sous certaines conditions. Ce sont en réalité des comportements à ne plus présenter à personne.

Alors, la vraie question actuelle ne consiste plus à établir un bilan catastrophique de la réconciliation nationale menée par le FFKM, même si sous certains angles, elle est vouée logiquement à l’échec, mais à savoir pourquoi le FFKM a tant insisté à mener tout seul cette réconciliation qui, au final, ne diffère pas des autres, aussi bien dans la forme que par rapport aux résultats. La réponse ne peut être loin que cachée derrière les sollicitations des opérateurs et de l’Etat à subvenir au fonds de la mise en œuvre du processus, elle ne doit être différente des motivations qui ont animé certaines entités ayant déjà manifesté leur souhait de mener le processus de réconciliation. Oui, tout semble au final n’être qu’une question de gros sous.

 Vonjy M.


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