
Alors que l’agriculture demeure une activité principale de l’économie malgache, le secteur a du mal à décoller. Ainsi, le GIZ et ses partenaires proposent de développer l’agribusiness.
Plusieurs documents sur l’agriculture malgache démontrent l’énorme potentiel de la Grande île en matière d’agriculture, élevage et pêche compris. Plus des 2/3 de la population malgache vivent en milieu rural et constituent une source de main-d’œuvre abondante et compétente avec une longue tradition en agriculture. Plus de la moitié de ces ruraux sont des actifs potentiels. Mais ils se cantonnent souvent à l’agriculture familiale.
Le programme germano-malgache Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) avait mandaté une étude sur les modèles d’affaires inclusifs dans le cadre de l’agribusiness, réalisée par le consortium Endeva/Heri entre novembre et décembre 2014. L’étude s’est proposé comme premier objectif de comprendre la manière dont le secteur privé met en pratique la notion d’ « entreprise inclusive » dans le cadre de l’agribusiness. L’étude cherche également à susciter des réflexions et discussions sur la gestion de ces modèles d’affaires.
Un atelier a été organisé hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano afin de restituer les principaux résultats et susciter des discussions thématiques. D’après Sammy Rakotoniaina, un membre de la commission agribusiness du GIZ, des études de cas réalisées au sein de sept entreprises à Madagascar, comme Socolait, Socota ou encore Fifamanor, ont servi de base de discussions lors de cet atelier. Des associations paysannes, des membres de la société civile et de l’administration publique, des partenaires techniques et financiers du GIZ y ont pris part.
Inclusivité et viabilité commerciales
Il en ressort que l’agribusiness à Madagascar doit répondre aux conditions de viabilité économique et commerciale, et de réelle inclusivité autant au profit des petits exploitants agricoles que des agro-industries. En addition, il importe que les projets prévus puissent s’adapter aussi bien à chaque modèle de culture qu’à chaque région.
Selon une étude publiée par l’Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel (Onudi) en décembre 2012 dans l’ouvrage intitulé « Agribusiness pour la prospérité de l’Afrique », sept piliers de développement s’associent à l’agribusiness à savoir l’augmentation de la productivité agricole, la modernisation des chaînes de valeur, l’exploitation de la demande locale, régionale et internationale, le renforcement des efforts technologiques et des capacités d’innovation, la promotion de financements efficaces et innovants, la stimulation de la participation du secteur privé, l’amélioraton des infrastructures et l’accès à l’énergie.
Ces stratégies semblent toutefois difficilement envisageables pour Madagascar. Les exploitants agricoles se heurtent encore et toujours aux problèmes fonciers, au manque de fonds, de formation et de materiels. Les coopératives paysannes tendent plutôt à faciliter la tâche aux entreprises d’agribusiness au détriment des petits exploitants agricoles. Les opérateurs et entreprises souffrent, quant à eux, des défauts d’infrastructures ainsi que du difficile accès à l’énergie comme le rapporte un responbsable de Heri Madagascar, Jean Jacques Andrianarivo. La définition d’une politique agricole cohérente et réaliste, s’appuyant sur les ressources naturelles et humaines du pays devient ainsi indispensable.
Arh.