Malgré tout, la passation de service entre l’ancien directeur général du Trésor, Orlando Robimanana et le nouvel entrant Pierre Jean Feno a été effectuée dans les règles de l’art, hier à Antananinarenina.
Suite aux différentes contestations et condamnations relatives au limogeage d’Orlando Robimanana, nombreux ont pensé que ce dernier allait boycotter la passation de service au programme hier. Mais contre toute attente, il n’a pas brillé par son absence en honorant le rendez-vous. Seulement, le personnel du Trésor lui a bloqué le passage en manifestant catégoriquement leur objection, et ce malgré, l’appel à l’apaisement de l’ancien directeur général de l’intérieur de sa voiture, « Qu’importent les raisons, je respecte le décret pris lors du conseil des ministres. Et en tant que fonctionnaire, j’accepte la décision conformément à la loi. Laissez-moi effectuer cette passation ». Cette déclaration a fait l’objet d’une vive contestation de la part des manifestants, mais dans la foulée, les forces de l’ordre ont escorté Orlando Robimanana jusqu’à l’intérieur du bâtiment.
Si à l’extérieur la tension était à son comble, à l’intérieur les concernés ont procédé à la passation de service. Officiellement, Pierre Jean Feno a pris sa fonction et autant dire qu’il a du pain sur la planche. Comme le déblocage des 40 milliards d’ariary a été à l’origine de cette péripétie, le nouveau directeur général du Trésor n’a pas manqué d’évoquer le sujet, « Le déblocage de fonds publics doit suivre des procédures légales y compris ces 40 milliards ou encore d’autres fonds à venir. Respecter à la lettre les textes fait partie de notre serment auprès du tribunal. La gabegie dans la gestion des fonds publics est inadmissible. Sur ce point, ainsi le contrôle est à renforcer».
Après la tension, place aux pourparlers
Reste à savoir si les dires du nouveau directeur général parviendront à apaiser la situation. En fait, force est de constater que le personnel du Trésor public compte camper sur sa position. A vrai dire, il persiste et signe en affichant sa détermination à continuer la grève. Sous cet angle donc, l’administration du Trésor public risque encore d’être paralysée la semaine prochaine si aucun compromis n’est trouvé. Les termes transparence, bonne et saine gestion auront donc tous leur sens car cette vive discorde signifie en quelque sorte que le personnel du Trésor ne se sent pas rassuré concernant la gestion des fonds publics.
Face à ce contexte Pierre Jean Feno est condamné à engager le dialogue, « Toute manifestation a son objet et tous manifestants ont leurs raisons. Il est primordial d’en parler dans le dessein de trouver les solutions ».
Tsiry A
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