
Longtemps resté discret, le Grand argentier rompt le silence et donne son avis sur plusieurs points qui touchent son département.
« Je ne suis pas au courant de l’affaire des 40 milliards destinés à la réhabilitation des rues de la capitale et qui implique le Trésor public, mais je tiens à préciser que le déblocage de l’argent public doit scrupuleusement suivre les procédures requises », a signifié le ministre des Finances et du budget, François Marie Maurice Rakotoarimanana, hier à son bureau à Antaninarenina. Ce dernier reconnaît les efforts fournis par le Trésor public relatifs aux réformes , d’ailleurs le ministre envisage même de les renforcer afin d’instaurer une bonne gestion des finances publiques.
« Les lois existantes doivent être respectées et les fonds des sociétés d’Etat ne peuvent être débloqués n’importe comment. L’Etat devra attendre comme les autres actionnaires que les dividendes soient partagées », précise-t-il. D’ailleurs, à partir de la semaine prochaine, des techniciens du ministère des Finances et du budget, ainsi que ceux des ministères de tutelle technique discuteront des décrets d’application des lois afin qu’il n’y ait pas de confusion dans l’interprétation.
Des projets prioritaires à mettre en œuvre
La relance de l’économie malgache requiert des investissements. Cependant, nul n’est sans savoir que l’Etat malgache manque de moyens financiers. D’après le ministre, « la capacité d’endettement de la Grande île est encore large à l’heure actuelle, mais nous devons disposer de projets prioritaires ». Effectivement, ces derniers sont nécessaires si l’on veut utiliser à bon escient les financements accordés par les partenaires techniques et financiers (PTF). Confiant dans l’avenir, il affirme que le déblocage de la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) ouvrira la porte à d’autres financements des PTF.
427 milliards d’ariary de subvention en 2014
Les subventions accordées à la Jirama ont également été soulevées par le Grand argentier. Il apporte d’ailleurs plus de détails par rapport à la situation de cette société d’Etat. D’après lui, « les subventions accordées à la Jirama au titre de 2014 s’élèvent à 427 milliards d’ariary ». Un montant qui équivaudrait aux subventions accordées au cours de la période comprise entre 2011 et 2013.
Les prévisions de consommation de carburant de la compagnie d’eau et d’électricité ont augmenté graduellement. C’est ainsi que de 1.600 m3 en août 2014, cette consommation a atteint les 3.400 m3 en septembre de la même année, pour finalement plafonner à 7.000 m3.
« En moyenne, les subventions octroyées à la Jirama s’élèvent à près de 35 milliards d’ariary par mois. Et nous devons trouver les causes et les solutions pour amoindrir ce coût très élevé », déclare fermement le ministre des Finances et du budget.
Une assertion qui répond favorablement aux attentes du FMI dernièrement. Effectivement, George Tsibouris, chef de la délégation de l’institution financière internationale, a d’ailleurs déclaré à la fin de sa mission dans nos murs que « nous nous réjouissons de l’engagement des autorités à traiter les causes profondes des pressions budgétaires. Les subventions des carburants, les transferts aux entreprises d’Etat, y compris à la société déficitaire Jirama, ainsi qu’à la caisse de retraite des fonctionnaires qui est sous-financée, ont pesé lourd sur l’exécution budgétaire en 2014 ».
Noella Rakoto
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