(Suite.)
Sous le rapport de l’hygiène, se présente également une considération très importante : la santé des détenus. L’état sanitaire des prisonniers de la Colonie a souvent en effet laissé à désirer.
Le béribéri, en particulier, a été constaté parfois dans quelques établissements pénitentiaires de l’île où les prisonniers restent inactifs et enfermés du matin au soir dans des locaux exigus.
Il y avait donc le plus grand intérêt à créer des occupations pour tous les détenus soit à l’intérieur soir à l’extérieur des prisons suivant la catégorie à laquelle ils appartiennent.
Au point de vue financier, la question présentait également une certaine importance. L’examen de la situation actuelle fait en effet ressortir que les recettes effectuées actuellement par le budget local n’atteignent pas 80 000 francs alors que les détenus et leurs gardiens reviennent à plus de 600 000 francs.
Dans ce dernier chiffre ne sont pas comprises, bien entendu, les dépenses de construction et d’entretien des établissements pénitentiaires pour lesquels de nouveaux crédits sont chaque année demandés.
Il y avait là une disproportion à laquelle il était également urgent de chercher un remède.
J’ai tout lieu de croire que le nouveau texte apportera des améliorations utiles au triple point de vue exposé ci-dessus.
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J’appellerai votre attention sur les dispositions de l’article 32 de l’arrêté qui prévoit des récompenses ou des sanctions pour les détenus selon leur assiduité au travail.
Pour compléter le texte en cause, il était nécessaire de fixer par un règlement général les mesures disciplinaires applicables à ceux qui refuseraient de travailler ou qui feraient preuve, pendant les heures de travail, de mauvaise volonté dans l’exécution de leurs tâches.
Un second arrêté a été préparé dans cette vue et s’applique à toutes les prisons de la Colonie, sauf aux maisons de force qui restent régies par l’arrêté du 22 juin 1908.
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Les agents indigènes devront être notés avec soin, conformément à l’article 33, en ce qui concerne le rendement qu’ils auront obtenu, par la persuasion, par leur autorité personnelle, des détenus qu’ils sont chargés de surveiller.
(À suivre.)
Le Tamatave
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