Quantcast
Channel: Newsmada
Viewing all articles
Browse latest Browse all 70783

Chronique : un pouvoir sans partage

$
0
0

Enfin une vision qui remet dans l’ordre la conduite des affaires. Le nouveau parti, qui se veut être le parti fort en raison de sa raison d’être, un soutien au Président, a annoncé une volonté de gouverner sans partage. Comprendre qu’il n’entend pas entreprendre des alliances basées sur des négociations portant sur le programme politique. Sur ce point le préalable annoncé relève d’une grande rectitude et revient à l’honneur de ceux qui en manifestent la volonté. Cette attitude requiert toutefois non seulement que l’on en possède les moyens mais aussi que l’objet pour lequel on exprime tant d’ombrage ait une réalité pleine.
A parler vrai on ne sait si l’on peut qualifier de programme ficelé un amoncellement de promesses et de projets d’interventions et de chantiers en divers domaines au fur et à mesure que les nécessités se font jour et loi. Le problème des moyens laisse planer un doute. Selon les préceptes édictés dans la constitution, la caution d’un soutien par une majorité établie au sein de l’Assemblée conditionne l’entreprise de l’action pour réaliser un programme. Cette majorité n’est pas établie et reste flottante, de plus le parti qui manifeste la prétention de fermer la porte à toute négociation, faute d’avoir déjà existé n’a présenté aucun candidat aux législatives. Une application de la constitution à la lettre n’offrirait aucune possibilité au HVM d’ériger à sa botte un groupe tenu par mandat impératif. On sait et l’on a du reste déjà expérimenté des impasses où conduisent les contradictions contenues dans la constitution. L’instabilité est inhérente à un schéma qui fragilise le régime, quand la priorité revient à ceux qui réussissent un passage en force, effraction et hold-up. Une présomption d’infraction au regard de la constitution plane sur bon nombre de décisions : nomination du Premier ministre, maintien en fonction de la Ceni-T, pouvoir de décider du sort de Marc Ravalomanana… Une succession de mesures douteuses ne constitue pas le meilleur gage d’un retour à un état de droit. La loi revient à qui sait imposer sa propre interprétation, si apparente qu’en soit la vacuité. Difficile de voter des félicitations aux rédacteurs malgré leur performance d’avoir réussi l’accumulation de tant d’ambigüités et contradictions, la désignation de l’un des auteurs à la Présidence de la Haute Cour Constitutionnelle ne garantit pas davantage la meilleure manière de sortir du guêpier d’une constitution tant complaisante.

Léo Raz


Viewing all articles
Browse latest Browse all 70783