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Pérégrinations hebdomadaires : décalage entre ébullition et calme en apparence

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Le quotidien reflète des activités sociales ordinaires. Pris dans la houle des difficultés chacun vaque à ses occupations sans faire ni bruit ni vague. La population semble ignorer ou rester indifférente à la tension politique dans l’air, une tension chargée de  menace de gros temps imminent apte à provoquer un bouleversement sur ce chemin parsemé de difficultés et de privations. Lassés justement de ces sacrifices, nombreux restent inertes et sourds aux alertes et appels pour une solution de rechange, tels des pauvres qui ne possèdent qu’une couverture déchirée pour se protéger du froid les nuits d’hiver, ils rechignent à s’épuiser en vain à vouloir retourner la couverture à l’endroit ou à l’envers,  d’une façon ou de l’autre rien n’y fera, encore et encore le froid traversera par les mêmes trous. Les acteurs politiques perçoivent différemment la situation. Face au calme apparent, en dépit du bouillonnement dans la sphère politique, les gens au pouvoir ne se soucient pas de la gravité dont ils font peut-être une estimation erronée, alors que leurs adversaires constatant la cote d’alerte atteinte ont commencé à entreprendre des initiatives de sauvetage, en faveur du pays menacé de naufrage mais aussi naturellement à l’avantage de leur position.

Poursuite d’une bataille de tranchées

Impossible de tracer une frontière pour délimiter de la majorité l’opposition : des lignes sans cesse mouvantes source d’instabilité constante. Tantôt l’exécutif ne dispose que d’une minorité en soutien de ses actions, le lendemain il peut réussir des passages en force pour imposer « ses lois », ainsi que l’on a pu le constater lors de l’adoption du projet relatif au Code de Communication. Le flottement des frontières arrange peut-être aussi les affaires de certains opposants, personne jusqu’à ce jour n’occupe officiellement les fonctions réservées de façon institutionnelle à l’Opposition. Qu’importe l’officialisation, nul besoin de déclaration de guerre pour ouvrir les hostilités. La marche pour détrôner le Chef de l’Etat actuel se poursuit sur la route d’un départ donné voici plusieurs mois. La démarche adoptée parait simple voire simpliste en raison des précautions à devoir rester dans les clous du droit. Sans user de force pousser Hery Rajaonarimampianina vers la porte, première étape dans le dessein des opposants. Le schéma se précise lorsqu’ils se référent au symbole « le Panorama », où en 1991 a été établie une convention qui a ouvert sur une issue heureuse, c’est-à-dire opposable à tous.

 Le Président et le gouvernement, qui a intérêt lié, de leur côté poursuivent leur cheminement comme si de rien n’était. La fabrique de lois leur réservant plus d’espace pour des actes

« libertaires » en contrepartie laissant moins de champs à la liberté d’expression, constitue une de leurs priorités. Evidemment dans cet ordre arrive en premier à l’esprit le Code de la Communication. Dans la même veine se trouve pourtant en bonne place le Code des Mines. Mis côte à côte les deux codes illustrent la finalité exprimée avec cynisme en argot des bas-fonds : « boucle-la, fous-nous la paix, on met plein les fouilles à qui l’on veut ».

La communauté internationale, se posant souvent en juge de la bonne conduite, face à l’ensemble de la situation utilise un double langage qui ne la met pas au-dessus du soupçon de jouer les arbitres dans une partie où elle a  un os à défendre.

Bon point sur un constat désastreux

Le pouvoir local se frotte les mains. Le FMI, organisme qui donne le la à l’ouverture des vannes de financement (surtout des endettements), a envoyé un signal positif par l’approbation accordée à un décaissement d’un soutien financier au chapitre baptisé d’un titre éloquent « Facilité élargie de crédits ». L’Etat aurait réalisé des avancées notables selon l’appréciation de la dernière mission technique du FMI, et les autorités du pays ont même obtenu des félicitations. Satisfaction vite tempérée par

les conclusions de Kyung Wa Sung. A l’opposé en effet, suite à sa mission effectuée dans le pays, ce Secrétaire général adjoint des Nations-Unies établit un constat peu flatteur à propos d’un état désastreux des conditions de pauvreté que vit une majorité de la population. Certes à sa décharge le FMI met en garde en rappelant qu’il veille particulièrement sur la détermination des gouvernants à éradiquer la corruption. Vraie ou fausse naïveté ? Ça  prête en tous cas à rire aux plus démunis, premières victimes d’une mauvaise gouvernance, conséquence d’un système au sein duquel la corruption constitue une discipline sportive de compétition par des « athlètes » de haut niveau. S’abstenir de la pratiquer hypothèque toute forme de progression sociale. Pour venir à bout du phénomène corruption and c°, nécessité d’une structure efficiente et pérenne, autre chose que des représentations en ombre chinoise ou que des spectacles de mimes donnant des coups d’épée dans l’eau.

Léo Raz


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