L’Agence nationale de l’or (Anor) mène une grande campagne de sensibilisation pour la formalisation de la filière. Après plusieurs descentes effectuées dans six régions, elle a organisé une séance d’information avec tous les acteurs opérant dans la filière à Antananarivo, hier au ministère auprès de la présidence chargé des Mines et du pétrole à Ampandrianomby.
La filière or a de nouveau été libéralisée depuis la levée du monopole de la Banque centrale de Madagascar (BCM) sur la commercialisation et l’exportation d’or, approuvée en conseil de gouvernement en juillet 2015. Depuis, l’Etat compte régulariser la filière fortement minée par l’informel et les exportations illicites en sensibilisant tous les acteurs à formaliser leurs activités.
«Tout opérateur se doit de déclarer son stock d’or auprès de l’Anor jusqu’au 31 mars 2016. En fait, la date-limite pour la déclaration des stocks d’or a d’abord été fixée au 15 octobre 2015, mais l’Anor a décidé de repousser le délai au 31 mars 2016», a fait savoir Guy Raoilison, directeur général de l’Anor. Celui-ci a précisé que les stocks d’or déclarés officiellement jusqu’à présent s’élèvent à 350 kg. Notons qu’au cours de la période 2012-2013 où la gabegie régnait dans le secteur, seulement quelque 80 kg d’or ont été déclarés officiellement.
Les intermédiaires et les commerçants illicites d’Analakely ont été les principales cibles lors de la séance d’information d’hier. «Ceux-ci figurent parmi les opérateurs de la filière or et devraient de ce fait intégrer le cadre légal. Compte tenu de leurs relations avec d’autres opérateurs de niveau plus élevé, ces acheteurs-revendeurs d’or d’Analakely et d’autres quartiers d’Antananarivo peuvent être classés dans la catégorie des ‘collecteurs affiliés’ ou des collecteurs de catégorie 2», précise le communiqué de l’Anor.
Campagne de sensibilisation dans plusieurs régions
L’Anor prévoit d’achever sa campagne de sensibilisation au niveau de toutes les régions où il existe des gisements d’or d’ici le mois de juin prochain. L’agence a déjà mené des missions dans quelques communes de certaines régions à forte potentialité aurifère notamment dans les régions Amoron’i Mania, Betsiboka, Menabe, Vakinankaratra, Atsimo-Andrefana et Vatovavy-Fitovinany. Elle poursuivra les descentes dans les régions Atsinanana et Betsiboka. Une base de données sera ensuite créée en vue de la formalisation de la filière depuis l’orpaillage, jusqu’aux comptoirs de l’or, en passant par les collecteurs.
Concernant les comptoirs de l’or, on distingue les comptoirs commerciaux et les comptoirs de fonte. Ces derniers doivent avoir un agrément émanant de l’Anor pour pouvoir mener leurs activités. «Le droit d’agrément d’un comptoir commercial est de 20 millions d’ariary, l’agrément est valable pour deux ans. Pour les comptoirs de fonte, leur droit d’agrément s’élève à 30 millions d’ariary, valable pour cinq ans», a fait savoir Guy Raoilision dans son intervention lors de la séance d’information avec les opérateurs de la filière or. Celui-ci de poursuivre que certains comptoirs commerciaux auront prochainement leur agrément. L’Etat prévoit également de créer une société d’affinage et de traitement de l’or, en vue de la traçabilité du métal.
Riana R.