
La fermeté du Premier ministre et le ton qu’il affiche en s’adressant et aux fonctionnaires et aux forces de l’ordre font l’objet de débats au quotidien, en dehors du statut particulier de la capitale qui défraye complètement la chronique par son ridicule. Le général de l’armée de l’air incarne le changement pour certains. Et oui, son intervention semble arriver à point nommé, vu que le laxisme atteint son paroxysme dans certaines administrations publiques, et au niveau de la sécurité et l’ordre publique.
Qui n’a pas eu la moutarde monter au nez face à la lenteur du traitement des dossiers dans certains services de l’administration publique; quel conducteur de voiture n’est pas excédé par le comportement raquetteur de certains agents de circulation; qui ne se plaint pas de la lourdeur de certaines procédures qui favorise la corruption dans certains domaines de l’administration publique… La liste est longue et ces exemples sont loin d’être des cas particuliers.
C’est surtout le sentiment de lassitude, pourtant doublé d’une sorte d’impuissance face à des pratiques honteuses des administrateurs qui pousse certainement les uns et les autres à encourager le Chef du gouvernement dans la rigueur qu’il entend mettre en place. Après une période d’agitation où le désordre a été le maître des lieux, la douceur qui a trahit le prédécesseur de Jean Ravelonarivo ne serait pas une solution. La fermeté caractérisée par un ton qui hausse ou en tapant du poing sur la table serait la voie la plus indiquée.
A quelques détails près, cette thèse semble cautionner le principe selon lequel la dictature est nécessaire pour mettre de l’ordre dans un pays où le laisser-aller gagne du terrain. La fermeté n’est certes pas synonyme de dictature, mais il faudra au moins un dirigeant qui sait dicter ses ordres pour pouvoir gérer un pays rongé par le chaos qui règne partout et où la restauration de la nation s’annonce titanesque.
Jusqu’ici, le Premier ministre a la cote, car il semble bien connaître sur quel pieds se lever. Il sait où mettre la patte, attirer les bonnes intentions au bon moment et au bon endroit. Néanmoins, ce jeu de séduction n’est pas sans risque. Car, à force de jouer la carte gagnante, on risque de ne plus savoir perdre, comme à force de crier au loup, on risque de ne plus se faire entendre. Il importe en effet de se montrer dur et intransigeant, mais il est également nécessaire d’afficher la modération et la souplesse.
Vonjy M.
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