A la différence du comportement dont ils font montre pour mener le combat afin d’orienter l’action publique, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, les partis et les acteurs politiques essayent de voir plus loin que le bout de leur nez dans la bataille des municipales. L’enjeu leur semble de taille, non seulement du fait que ces élections vont servir de test de mesure des forces, mais surtout parce que les états-majors envisagent d’utiliser les élus locaux comme des leviers pour ratisser des voix lors des présidentielles de 2018.
Pour le moment il n’existe aucune indication fiable pour assurer de la réalité concernant le niveau de popularité de chaque formation. Dans pareil brouillard tous les coups se distribuent, et les forces s’équilibrent essentiellement grâce aux capacités de nuisance en possession. Embaucher de nouveaux partisans pour grossir ses rangs ou clairsemer les rangs du voisin en y débauchant des militants, de tous côtés on s’y attelle. A cette tâche on sait bien qu’il n’existe de meilleurs arguments que le miroitement d’intérêt à la clé. Les circonstances ont toutefois changé, la pratique n’est plus réservée à un petit cercle, elle s’est démocratisée que c’en est devenu un sport de masse. Aux guichets des recrutements le troc pour des engagements ne se traite plus sur de simples promesses mais par du cash. Ainsi on assiste à des hémorragies ça et là, hémorragies que compensent des transfusions de transfuges. Une période où s’opère une sélection, pas si naturelle à moins de penser que l’intérêt constitue l’une des lois de la nature. Avant la consultation populaire, les petits bras se trouvent sur la touche, seules les grosses écuries aux bourses pleines parviendront à franchir la ligne de départ. Quelques téméraires ne manqueront sans doute pas de tenter leur chance de jouer les grains de sable pour fausser le jeu du tourniquet pipé d’une démocratie faussée.
Trois écuries aux couleurs différentes se distinguent dans le paddock, celle du Tim and C°, du Mapar et du HVM, on sait à qui rattacher la propriété de chacune. Les chevaux fument d’impatience de tous leurs naseaux, nombreux n’ont pas encore trouvé jockeys à leur monture. Les états-majors n’ont pas fini d’arrêter la stratégie, ils ont un large choix, une foule d’apprentis et de vieux briscards, le taux de risque de porter le dévolu sur un parfait médiocre est élevé, parallèlement ils ne peuvent minimiser le risque de voir les déçus tourner casaque. Au jeu de hasard les risques sont permanents, la démocratie est ici réduite à un pari entre puissances d’argent.
Léo Raz
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