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Herizo Andrianasolo alias Ramafa : «J’ai ambitionné de devenir cinéaste»

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Ramafa 2

Herizo Andrianasolo, dessinateur, caricaturiste, connu dans le monde du journalisme sous le nom de Ramafa, mais, le voilà qui se tourne vers le septième art. Entretien avec l’artiste aux multiples talents.

Ramafa, vous avez commencé avec le dessin, vous voilà maintenant dans le monde du cinéma, pourquoi un tel revirement ?

Herizo Andrianasolo (-) : J’ai commencé le cinéma en 2012. Mais j’ai toujours ambitionné de devenir cinéaste, en commençant par le film d’animation d’où les formations en réalisation que j’ai suivies auprès d’une société française Eve Production et d’une autre canadienne, Toon Boom. Cette dernière est  particulièrement connue pour ses logiciels d’animation. Cela remonte à 2005. Mais en 2009, j’ai également renforcé mes acquis en se perfectionnant auprès d’un réalisateur de TF1. Cette formation concerne surtout la réalisation de film documentaire.

Et maintenant, vous êtes à la tête d’une maison de production?

– Effectivement. J’ai fondé une maison de production dénommée «Pic sary rec vision» avec quatre autres  techniciens de cinéma issus de Scoop Digital, depuis le mois de février. En fait, je suis entré dans le domaine de la production cinématographique proprement dite avec cette dernière. Je me suis associé avec ces quatre autres cinéastes pour accomplir nos ambitions partagées. Un projet qui a déjà porté ses fruits, car nous avons déjà produit deux films depuis : un long métrage et une série de 22 courts métrages.

Comme tous les jeunes cinéastes malgaches d’aujourd’hui, vous avez donc débuté avec le court métrage?

– Oui. La première sortie de ce court métrage a eu lieu en France au mois de mai. Pourquoi la France ? Parce qu’à cause de l’étroitesse du marché local, nous avons dû creuser ailleurs. Et c’était là bas que nous avons tissé en premier un réseau important. Néanmoins, ce film  intitulé «Ary ianao mba ahoana ?» va sortir à Madagascar. Si en France,  onze  des 22 titres sont déjà sortis, au pays, ce sera les 22. Ce, pour  honorer les téléspectateurs malgaches. Mais pour le moment, je ne peux vous dire quand. C’est un film éducatif, du même genre que des messages qu’on transmet aux enfants lors des écoles de dimanche.  C’est un film en version malgache, mais nous avons déjà beaucoup de demandes de transcription en version française.

Parlons-en du long métrage ! 

– Il s’intitule «Taingim-bozona», un film long de 140 minutes qui évoque l’histoire d’un petit garçon infirme, un nain surexploité par son employeur. L’objectif dans ce film est de démontrer cinématographiquement parlant l’exploitation de l’homme… par la femme et la nouvelle forme d’esclavage. Le tournage de ce film a été réalisé à Antsirabe. Parmi les acteurs, nous avons choisi Tsarafara (Ra Grist), Sahondra (connue sous le nom de Raly dans d’autres films),   Rodolphe (Bota) et Sariaka qui a été révélée par le film Karitaka. Par ailleurs, nous avons également d’autres jeunes acteurs très intéressants sélectionnés à Antsirabe comme Rabetsy, le bras droit de Ra Girst dans ce film ou encore Madame Judith, la femme de Ra Grist qui joue la patronne difficile, très difficile même dans ce film. Ce produit cinématographique est déjà sorti en salle à Mahajanga. Dernièrement, nous avons effectué des projections à Antsirabe. Maintenant nous avons prévu de faire des projections à Toamasina. En même temps, Mahajanga en redemande déjà.

On dirait qu’il s’agit déjà d’un film à succès. Êtes-vous déjà satisfait de cette première production?

– Satisfait,  pas encore ! Parce que je pense qu’il reste encore beaucoup à faire. Ne serait-ce qu’au   niveau du budget car nous avons été limité dans sa réalisation. Mais si nous avons eu tous les moyens nécessaires pour le produire, cela aurait été différent. Je dirai alors que l’objectif est tout simplement atteint, celui de produire un film qui ne démérite pas ce nom. D’ailleurs, notre but était de marquer notre territoire avec ce long métrage.

Pourtant, par rapport au scénario, le film semble ne pas différer de ces produits cinématographiques malgaches qui parlent souvent de déception amoureuse, de souffrance au quotidien mêlée à des séquences comiques. Pourquoi ce choix plus ou moins  ordinaire?

– Les études qui ont été faites dans le monde du cinéma malgache démontrent que ce sont les films  de ce genre qui sont les plus appréciés par les consommateurs de la Grande île. C’est loin d’être une tendance alors, parce que c’est un besoin en soi. Néanmoins, nous,  «Pic sary rec vision», envisageons de produire des films pour les jeunes, les collégiens et les lycéens ainsi que les universitaires en 2016. Nous avons également envisagé de produire un autre film d’action. Mais il faudra bien étudier avant tout le marché. D’ailleurs, nous nous concentrons pour le moment sur le lancement de «Taingim-bozona». Nous avons également un projet sur un film d’animation.

Qu’en est-il de votre conversion dans le cinéma, alors que vous avez toujours été dessinateur, caricaturiste, donc, un artiste qui a l’habitude de travailler seul, avant de gérer toute une équipe de production et de

se retrouver derrière la caméra ?

– En tant que dessinateur et caricaturiste, je suis déjà habitué à l’environnement cinématographique car un film est avant tout des dessins, un story board. La différence entre ces deux disciplines se trouve surtout dans le post production. La gestion d’une équipe, par contre, a été la base de notre formation en réalisation de film d’animation… En somme, je n’ai pas eu du mal à me convertir dans le cinéma.

Propos recueillis par Vonjy M.


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