Presque la moitié des habitants d’Antananarivo sont atteints de troubles mentaux. Les dernières statistiques relèvent que 47 % des Tananariviens en souffrent. Cette maladie est causée par de nombreux facteurs, mais la pauvreté et la sensation d’insécurité l’aggravent. Par ailleurs, les séquelles de certaines maladies infectieuses comme le neuropaludisme ou la neurocysticercose présentent également des facteurs-risques. En outre, les pressions causées par la vie politique en général dans le pays pèsent sur les Tananariviens. Parallèlement à cela, le Congrès international de la société malgache sur la psychiatrie a été effectué hier à l’hôtel de ville, Analakely. Il a eu comme thème « Les soins au carrefour de la tradition, de la culture et de la religion ». L’objectif est d’unir les forces des médecins, des Eglises ainsi que les tradipraticiens pour trouver ensemble les moyens pour améliorer la prise en charge des malades.
A Madagascar, il n’y a que seulement deux professeurs spécialistes en psychiatrie et un spécialiste en neurologie. Par ailleurs, seulement 12 psychiatres est en exercice pour s’occuper de la santé mentale des 22 millions de Malgaches. « Or, un psychiatre pour 1 000 habitants est la norme internationale. Pour la Grande île, un psychiatre s’occupe de 2 millions d’habitants. C’est pour cette raison que la Société malgache de la psychiatrie a sollicité l’aide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du groupe pharmaceutique Sanofi pour financer la formation des médecins généralistes. Ainsi, ces derniers pourront également traiter les maladies mentales. Ce sont notamment les médecins travaillant dans les centres de santé de base qui vont bénéficier de cette formation », selon les explications d’un professeur en psychiatrie, Bertille Rajaonarison.
Un comprimé coûte 2 500 ariary
En ce qui concerne les médicaments, ils sont trop chers pour les malades. Certaines familles sont enthousiastes au début pour le traitement de leur proche. Certaines gens vendent même leurs biens pour acheter les médicaments. Toutefois, lorsque le traitement est long, leur moyen financier ne leur permet plus de poursuivre le traitement. Un comprimé s’achète à 2 500 ariary. Or, le médicament doit être pris au moins deux fois par jour. Les maladies mentales peuvent être guéries si les patients suivent à la lettre les recommandations de leur médecin.
Outre l’insuffisance des spécialistes, la prise en charge des malades dans les hôpitaux est également limitée. On ne compte que deux hôpitaux psychiatriques à Madagascar. Celui d’Anjanamasina peut accueillir 120 malades et celui d’Antsiranana ne peut recevoir que 25 patients.
Dimisoa