
Il y va sans dire que le secteur de la petite mine ou « Small scale mining » est l’un des secteurs les plus importants à Madagascar en termes de subsistance. La ruée illégale vers les sites d’exploitations minières, dont la dernière enregistrée est celle commise au sein de l’aire protégée d’Andapa, et cela, sans parler d’Ilakaka et d’autres similaires, est assez signifiante pour le prouver. « Durant ces quinze dernières années, nous avons estimé à 10 milliards de dollars le manque à gagner de l’Etat dans ce secteur. Un secteur dont presque la totalité des exploitations est informelle », a déclaré hier le directeur général des Mines, le professeur Eddy Harilala Rasolomanana, en marge d’un atelier organisé par l’agence allemande de coopération GIZ au Carlton, Anosy. Lui de continuer que « C’est quand même une somme assez importante pour penser au développement des régions dont les produits ont été extraits, mais qui est malheureusement égarée ». Deux grands projets, financés par la Banque mondiale, ont été déjà initiés pour la gestion du secteur. Mais à cause des événements de 2002 et 2009, ces projets sont restés sans suite.
A part tout cela, et selon aussi les informations recueillies hier lors de cet atelier, le minier artisanal fournit environ 500 000 emplois directs et 2,5 millions de bénéficiaires de manière indirecte. Ces derniers temps, les exploitations minières artisanales ont augmenté d’au moins dix fois, selon les indications du directeur général des Mines.
Pour revenir à l’atelier, c’est justement pour faire face à cette situation qu’on a baptisé cette rencontre sur le thème « Secteur minier artisanal à Madagascar : gouvernance et initiation d’un dialogue permanent ». Cet atelier est organisé conjointement par deux projets de GIZ Madagascar travaillant dans le secteur minier. A savoir, le « Responsable mining for a better future in Southern Africa », et le volet « Intégration de la durabilité écologique et sociale dans l’exploitation minière artisanale » du Programme d’appui à la gestion de l’environnement. Réalisé avec le ministère auprès de la présidence chargé des Mines et du Pétrole, l’objectif est d’attirer les diverses parties prenantes du secteur, incluant celles du secteur privé, celles de l’administration et de la société civile. D’après la GIZ, cet atelier n’est qu’une première étape.
Sera R.